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  père :Amédée mère : Marie Thérèse de Chaunac      
 

Henry de Boysson

Commissaire de Marine

 

18 septembre 1845 - 2 janvier 1916

 

  conjoint : Jeanne l'Orillard d'Aubigny  

 

 

N° 8

Henry (Marie, Joseph) de Boysson naquit le 18 septembre 1845 au château de Mombette, au dessus du village de Cénac, et en face des coteaux de Domme, dans la Dordogne. Il reçu le baptême dans la chapelle du château et eut pour parrain Marc, Joseph de Commarque et pour marraine Louise de Chaunac.

Il resta à Mombette quelques années, confié par sa mère à une de ses tantes, Mademoiselle Charlotte de Chaunac, qui en prit un soin tout spécial, car les parents de l'enfant habitaient alors Toulouse et avaient déjà une nombreuse famille. Il revint ensuite à Toulouse, et reçut les premiers éléments d'instruction à l'école Henry IV, puis à l'Institution Ste Marie (R.P.Jésuites) où il fit sa première communion. De là, il continua ses études à Sarlat, au Collège St-Joseph dirigé par les R.P. Jésuites. Il fit son droit à Toulouse, passa sa licence et s'inscrivit au barreau.

Après quelques années où il résida à Agen, entra à l'Ecole des Elèves commissaires de la Marine à Brest, le 16 septembre 1868. Sortant à peine de cette école au moment de la déclaration de la guerre de 1870, Henry fut envoyé à Bourges et versé provisoirement le 1er octobre aux services de l'armée, Armée de Garibaldi, comme Aide-Commissaire.

Après la guerre, il s'embarqua successivement sur le "Tanger", "l'Indre", "La Virginie", fit de nombreux voyages, et resta pendant près de trois ans à Saigon, affecté au Commissariat des troupes coloniales et au service de la marine de cette ville. Il s'y fit de nombreux amis, car il était extrêmement bon et serviable. Il revint à son port d'attache à Rochefort-sur-Mer, vers 1881, année où il fut désigné administrateur du sous-quartier de Marans, quartier de La Rochelle .

C'est à ce moment qu'un de ses cousins germains, le comte Louis de Chaunac, qu'il aimait comme un frère, le décida à se marier. Louis de Chaunac était alors avoué à Poitiers et était en relations avec Melles d'Aubigny qui avaient fondé et dirigé pendant de nombreuses années un pensionnat de jeunes filles. Celles-ci avaient à Paris deux cousines : Louise et Jeanne dont la mère était morte en 1867 et qui venaient de perdre leur père en avril 1881. Elles songèrent à Jeanne et le projet d'union prit si bien corps que le 24 mai 1882, Henry, alors aide commissaire de la marine épousa Marie-louise, dite Jeanne l'Orillard d'Aubigny, fille de Charles, Claude, François l'Orillard d'Aubigny, chef du bureau du ministère des Colonies, et d'Annette, Brigitte Digard. Le mariage fut célébré en l'église St Pierre de Chaillot, à Paris, paroisse du quartier où Jeanne habitait avec sa soeur Louise, rue Pauquet, une maison achetée par leur père avant 1870. Le contrat fut signé chez Me Duplan, notaire, 11 rue des Pyramides à Paris. Les témoins furent pour le marié : le lieutenant-Colonel Bernard de Boysson et M. Richard de Boysson, ses frères.

Henry et sa femme, une fois mariés, regagnèrent Rochefort-sur-Mer et il fut entendu que Louise d'Aubigny, soeur de Jeanne qui se vouait au célibat, vivrait désormais près d'eux et se consacrerait à l'éducation des enfants que Dieu leur enverrait. Cet espoir fut amplement réalisé, puisque de leur union naquirent neuf enfants.

En 1886, Henry fut nommé à Marseille où il resta deux ans et sut se faire apprécier. Sur sa demande, il passa à Langon (Gironde) dans le but de se rapprocher du berceau de sa famille : Doyssac, canton de Belvès, en Dordogne. Il avait en effet des vues sur la propriété et sa nouvelle résidence allait faciliter la mise au point de ses projets.

Cette terre de Doyssac, dont Amédée de Boysson et sa femme avaient fait donation, le 21 janvier 1885, aux onze enfants qui restaient encore de leur union, fut laissée dans l'indivision, sous la surveillance d'une fille, Louise, qui habitait le château.

En 1891, des arrangements de famille permirent à Henry d'acheter à ses frères et soeurs le château et le domaine de Doyssac. Il dut alors abandonner le Commissariat de la Marine qui le maintenait en fonctions à Langon et qui allait l'obliger à reprendre du service à la mer. Il prit donc sa retraite. Il était chevalier de la Légion d'honneur.

 

Etat des services d'Henry de Boysson

Aide-Commissaire

Armée de Garibaldi

Bourges

1870-1871

 
"Tanger", "l'Indre", "La Virginie"
 
1871-1878
  Commissariat des troupes coloniales

Saigon

1878-1881

Administrateur du sous-quartier de Marans

 

Rochefort-sur-Mer

1881-1886

Commissaire de marine

 

Marseille

1886

 

 

Langon

-1891

 

Le 1er mai 1891, par devant Me Georges Bonfils Lascaminade, notaire à Belvès, arrondissement de Sarlat, fut signé, au château de Doyssac, l'acte par lequel reconnaissant que "l'indivision quant à la terre de Doyssac, n'était plus à leur convenance, les soussignés ont résolu de la faire cesser par voie de licitation. En conséquence, MM. Bernard, Richard, Paul, Xavier et Jean de Boysson, Mademoiselle Louise de Boysson et Madame Yolande de Boysson, ont cédé et transféré avec garantie à Henry de Boysson, leur frère, ce acceptant, tous les droits quelconques qu'ils amendent et peuvent amender dans les immeubles composant la terre de Doyssac et dans toutes les appartenances et dépendances desdits immeubles, sans réserve".

Cette acquisition se fit au moyen de capitaux provenant de la vente des divers immeubles de Paris et de Tigery (Seine et Oise), par conséquent avec le concours non seulement de la dot de Jeanne d'Aubigny, mais aussi des apports de sa soeur Louise d'Aubigny et de sa tante, Louise Brument (née Digard).

Devenu seul propriétaire de Doyssac, Henry vint s'installer, en 1892, dans la demeure où il avait vécu dans sa jeunesse. Il y arrivait avec six enfants : Joseph, Marie-louise, Charles, Yolande, Max et René, sa femme, sa belle-soeur Louise d'Aubigny et sa tante Brument. Trois autres naissances: Marie-Thérèse, Xavier et Claire devaient ensuite combler, d'année en année, les vides laissés au foyer par le départ des aînés pour le collège St-Joseph de Sarlat, ou le couvent des Dames du Sacré-Coeur à Layrac (Lot et Garonne) .

La société civile, constituée à la mort d'Amédée de Boysson pour l'exploitation rationnelle du domaine, s'en était - il faut l'en excuser - assez peu occupée. Les bâtiments et les terrains, sans grande surveillance pendant plusieurs années, demandaient d'urgentes réparations et une remise en état à peu près complète.

Henry de Boysson, homme de goût, s'adonna avec ardeur à ses nouvelles obligations. Peu à peu, "Lou Castel" se transformait sans perdre la physionomie que plusieurs générations lui avaient connue. Le nouveau propriétaire ajoutait à l'habitation un étage et une tour carrée sans prétention permettant d'annexer à quelques chambres, cabinets de toilette ou dégagements pratiques; il reprenait en entier les charpentes, aménageait avec soin les principales pièces, plaçait dans quelques-unes d'austères boiseries sculptées par Armagnac, excellent artisan de Sarlat, et mettait en valeur les portraits sauvés des tourmentes subies par le vieux Doyssac des Vivant.

 

Armes d'alliance (Boysson / L'Orillard d'Aubigny) présentes sur la cheminée de la chambre principale

A l'extérieur, les transformations se multipliaient, elles aussi. Quelques coupes - le moins possible, car Henry de Boysson était l'ami des arbres, - parmi les arbres du "petit bois", bosquet qui séparait le château de l'église, aéraient l'habitation. Les terrasses, surplombant les jardins, étaient relevées, dégagées, et perrons et balustrades en pierres de taille provenant des carrières de Prats du Périgord, modernisaient l'ensemble.

Le domaine comprenait environ deux cent vingt cinq hectares, par monts et par vaux : partie en terres labourables ou prairies et "tertres" dénudés, partie en bois taillis, chênes et châtaigniers ou pinèdes sombres. Un vieux moulin à vent dont il ne restait plus que la carcasse de pierres encore solide attestait la rude économie du passé au milieu des bois de Saint Laurent la Valée, dans une ceinture de rocs au surprenant ton rouge.

L'exploitation s'en était jusqu'alors faite sous le régime mitigé du faire-valoir et du fermage. Henry de Boysson n'en changea tout d'abord pas la forme, soixante hectares de terres continuèrent à former les lots des fermiers établis au Pavillon, à la Caussine Basse, au Pec et à Ségur. Ce ne fut que plus tard qu'il eut recours au métayage pour la parcelle de Ségur. Quarante hectares aux alentours de l'habitation ou à la Caussine Haute allaient, avec les bois, fournir à son activité un aliment bien suffisant. Lui qui n'avait jamais eu, jusqu'alors, l'occasion de s'intéresser aux choses de l'agriculture, prit son nouveau rôle au sérieux et ses premiers efforts se tournèrent vers le plateau, auquel conduisait l'allée d'ormeaux plus que centenaires que tout le pays connaissait, mais que des orages répétés ont anéanti complètement. Jadis, un vignoble occupait la majeure partie de ce plateau. La phylloxera l'avait ruiné, comme il avait semé la désolation sur la plupart des "tertres" de la région où ne poussaient plus que des genévriers chers aux merles et aux grives de septembre. Henry de Boysson en décida la résurrection. Au bout de quelques années de soins attentifs, l'aspect de cet espace abandonné avait changé. Le terrain amendé, planté de cépages choisis, sillonné de larges allées gazonnées ceinturé de pruniers, de pêchers et d'abricotiers, donnait enfin des récoltes, sinon abondantes, du moins de qualité très appréciable.

Tout en consacrant à ce vignoble une grande partie de ses ressources et de son attention, l'ancien Commissaire de Marine - toujours chaussé de demi-bottes et le chef couvert du béret marin et enveloppé, l'hiver, dans sa pélerine aux amples plis, un grand bâton ferré assurant sa marche au long des sentiers rocailleux, - ne négligeait pas les autres éléments soumis à son autorité. Il régénérait les prairies, réparait les bâtiments d'exploitation, entretenait les chemins souvent ruinés de fond en comble par les orages soudains, si nombreux et si violents dans ces contrées, qui anéantissaient en quelques minutes tous les espoirs du cultivateur et augmentaient ses charges par les remises en état qu'ils nécessitaient.

Mais, dans ces pays où la terre se montre ingrate vis-à-vis de qui s'y consacre, la culture bien qu'entourée de soins constants et coûteux ne donnait que de médiocres résultats, souvent même trop incertains.

Devant les charges croissantes dûes non seulement à l'exploitation, mais aussi à l'éducation de ses neuf enfants, devant l'esprit nouveau qui pénétrait peu à peu la population rurale et qui faisait presque des ennemis de ceux qui, quelques années plus tôt, l'avaient nommé maire de la commune et ne faisaient qu'un avec la famille dont il était issu, "nostre bon moussu", Henry fut pris de découragement. Il comptait bien mourir sur sa terre, la léguer à un de ses enfants. Voyant lui manquer les appuis sur lesquels il pensait pouvoir compter, il se résigna, après vingt ans de labeur et de lutte, à abandonner définitivement son rêve.

La propriété, encore intacte dans sa superficie et dans sa tenue, passa aux mains du chef de la famille de Boysson, Jehan, fils aîné de Bernard, lui-même frère aîné d'Henry de Boysson.

L'acte de vente fut passé au château de Doyssac le onze mai 1909, par devant Maître Bonfils Lascaminade, notaire à Belvès .

Henry et sa femme se retirèrent à Périgueux, 4 boulevard Lakanal, laissant dans le caveau du cimetière de Doyssac les corps de Louise d'Aubigny (soeur de Jeanne vivant à Doyssac), décédée le 6 novembre 1898 et de Madame Brument (née Digard), tante de Jeanne qui vivait également à Doyssac, décédée le 13 juillet 1902.

Dès lors, la vie d'Henry de Boysson se trouva brisée.

Sa femme, qui, pendant les années heureuses, avait largement partagé ses joies et ses devoirs, le soutint vaillamment dans l'épreuve, sans parvenir à le détacher d'un passé qu'il regrettait sans cesse.

Peu à peu, cependant, ses enfants purent, par leur travail, se créer des situations. Quant à lui, il consacra ses dernières années à ses amis et à la défense des traditions de sa famille.

En août 1914, il vit partir aux armées trois de ses fils: Joseph, Charles et René. Ce lui fut une grande épreuve. Il consentit encore, quelques semaines plus tard, à l'engagement de son plus jeune fils, Xavier, qui poursuivait ses études au Collège St Joseph à Périgueux.

Il mourut le 2 janvier 1916 à Périgueux, dans les sentiments d'une grande piété. Son corps repose dans le caveau familial du cimetière de Doyssac.

 

 

frères et soeurs

Bernard

Louise

Richard

Paul

René

Maurice

Yolande

 

Albert

Max

Louis

Xavier

Jean

Suzanne

Marie-Thérèse

Vincent

(Charles ?)

 
 

enfants : Joseph, Marie-louise, Charles, Yolande, Max, René, Marie-Thérèse, Xavier, Claire