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N°12
Xavier (Louis, Marie) de Boysson est né à Toulouse le 2 décembre 1851.
Il fit ses études au collège St Joseph de Sarlat, tenu par les R.P.Jésuites, et sa préparation à l'Ecole Polytechnique, à l'Ecole Ste Geneviève, dite la rue des Postes à Paris.
Xavier de Boysson fut reçu à l'Ecole Polytechnique en 1871, (en même temps que le futur Maréchal Foch) il en sortit dans l'artillerie en 1873, et alla tenir garnison à Toulouse.
Il y passa lieutenant au 9e régiment d'artillerie en 1875, et s'y distingua, cette même année, lors des inondations de la Garonne, par maints actes de courage qui lui valurent d'être fait Chevalier de la Légion d'Honneur en 1878, à peine âgé de 26 ans.
Il verifia et mis à jour en 1977 les cartes militaires NE et SE de la ville de Prades, publiée en 1883 par l'imprimerie lincographique du dépot de la guerre.
La chose militaire n'était pas son seul intérêt, comme en témoigne la communication qu'il fit au Bulletin de la Commission des antiquités de la ville de Castres et du département du Tarn en 1878 :
Note sur un dolmen situé au Sarrat de las Brugos, commune de Massac, (Aude) : Ce dolmen situé sur un plateau découvert est encore parfaitement conservé. La table qui mesure1 m 80 à 2 m est supportée par six pierres droites formant un rectangle allongé. Ces pierres se touchaient primitivement, de sorte qu'il était impossible de pénétrer sous le monument, aujourd'hui les pierres a et b se sont affaissées en dedans. Le garde forestier m'a dit que ce dolmen avait dû être fouillé par M. l'agent-voyer de Davejean ; malgré, cela en raclant avec la pointe d'un couteau j'ai pu ramasser plusieurs dents humaines se rapportant à des individus de tout âge, des ossements et quelques silex. Ma conviction est qu'on pourrait y faire d'intéressantes trouvailles. Sur le même plateau et à peu de distance de ce dolmen, j'ai retrouvé les vestiges de deux ou trois autrès monuments de ce genre détruits par le temps où par les bergers. Ils doivent également être riches en silex et ossements. Le pays est sauvage, dépourvu de routes et a été peu visité.
Xavier de Boysson a épousé Louise Favas en 1880, à Cahors.
Promu capitaine en 1879, Xavier de Boysson passa au service des Forges à Pamiers de 1879 à 1881, à Mont-de-Marsan de 1881 à 1882, puis à Tarbes de 1882 à 1885.
Lors d'une inspection du Général de Miribel et sur son conseil, Xavier entra dans le service de l'Intendance. Il fut nommé Sous-Intendant à Montpellier en 1885, à Rodez de 1885 à 1886 et à Gabès (Tunisie) de 1886 à 1888.
En 1888, Xavier passa dans le corps du Contrôle et fut nommé contrôleur adjoint. Il vint résider à Versailles, où il resta jusqu'à la fin de sa carrière. Pendant les premières années de son séjour à Versailles, Xavier de Boysson avait acheté la propriété de la Jaubertie, aux environs de Bonniaques en Bergeraçois. Il exploita pendant plusieurs années ce domaine qui comprenait surtout des terres à blé et un grand vignoble étoilé de nombreux pruniers.
En 1889, il fut promu contrôleur de 2ème classe; en 1894, contrôleur de 1ère classe.
En 1899, Xavier fut à l'origine d'un arrêt du Conseil d'Etat, relatif à une demande d'exemption du payement des patentes pour la propriété du Chesnay, sa résidence principale, qu'il donnait en location chaque été. Sa demande fut rejetée .
En 1900, il avait adhéré au Congrès international des associations ouvrières de production.
En 1902, il devint contrôleur général de 2ème classe et en 1910, contrôleur général de 1ère classe.
Louise de Boysson, son épouse, mourut à Versailles le 9 mars 1911 et fut inhumée à Cahors.
Il est a l'origine d'un nouvel arrêt relatif aux patentes locatives rendu par le Conseil d'Etat le 26 décembre 1913.
En 1914, à la veille de la déclaration de guerre (3 août), Xavier de Boysson fut nommé Directeur du Contrôle militaire, au Ministère de la guerre, poste qu'il occupa pendant la durée des hostilités et où il rendit les plus éminents services.
Par décret du 6 août 1914 du président de la République Poincaré, il fut spécifiquement nommé membre d'une Commission chargée de réunir toutes les informations concernant les ressources venant de l'extérieur, destinées à l'approvisionnement, dépendant du Ministère du Commerce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes.
Le décret était précédé d'un rapport ainsi conçu : « Les circonstances que nous traversons font surgir de jour en jour un ensemble de problèmes d'ordre administratif et économique dont la solution doit être dégagée sans délai pour la sauvegarde des intérêts matériels et moraux du pays. Parmi ces problèmes, et au premier rang, il faut citer le ravitaillement de la population civile, de la main-d'œuvre rurale et urbaine, du chômage et des mesures d'assistance et d'hygiène qui sont pour la France vitales. Il a paru au Gouvernement que l'examen de ces questions qui intéressent toute la vie profonde du pays serait utilement confiée à une commission supérieure réunissant, à côté des autorités les plus qualifiées, les compétences les plus hautes et les plus certaines.
Cette commission qui sera présidée par le ministre de l'Intérieur est ainsi composée : "MM. Léon Bourgeois, sénateur; Aristide Briand, député; Ribot, sénateur; Delcassé, député ; Marcel Sembat, député ; de Mun, député ; Camille Pelletan, sénateur ; Georges Cochery, député; Millès-Lacroix, sénateur; Hébrard de Villeneuve, président de section au Gonseil d'Etat; Roux, directeur de l'Institut Pasteur; de Boysson, directeur du Contrôle au ministère de la Guerre; Branot, directeur général des Douanes; Ogier, du contrôle de la comptabilité au ministère de l'Intérieur; Mirman, directeur de l'Assistance et de l'Hygiène publiques au ministère de l'Intérieur; Grunbaum Ballain, président du Conseil de préfecture de la Seine; Carrière, directeur du secrétariat au ministère de l'Agriculture; Chapsal, directeur honoraire au ministère du Commerce..»
Le 7 février 1915, Xavier assiste, comme représentant du ministère de la guerre de France, à une conférence relative à la centralisation des achats et commandes faits par l'Angleterre, la France, et la Russie aux Etats-Unis. La discussion est surtout relative à l'opportunité d'imiter les anglais dans leur choix de confier la négociation de leur achats aux Etats-unis à un intermédiaire rémunéré, la Banque Morgan & Cie. Xavier y répugne quelque peu.
Au printemps 1915, Xavier, au nom du ministre de la Guerre, écrivit aux généraux français afin qu'ils lui fissent connaitre leur opinion quant à l'emploi du corps du contrôle en temps de guerre, décidé depuis juillet 1914.
Le 22 janvier 1916, l'Ouest-Eclair faisait paraître la notice suivante :
Le prêt des permissionnaires des GVC et des militaires soignés dans les hôpitaux. Le controleur général de Boysson adresse à la Commission de l'armée la note suivante sur l'application de la solde de cinq sous : "Ainsi que j'ai exposé en ma qualité de commissaire du gouvernement, les militaires en traitement à l'hôpital pour infirmités, maladies ou blessures contractées en service commandé ont droit à la solde de présence ; ce droit résulte d'un décret du 15 avril 1915 ; les intéressés doivent donc bénéficier du relèvement de solde, quelle que soit la formation mtlttaire où ils sont soignés (hôpital militairee ou hôpital auxilliaire). Il ne peut être fait exception que pour ceux dont la maladie ou l'infirmité n'est pas reconnue provenir du service ; ceux-là n'ont droit à aucune solde pendant leur séjour à l'hôpita; cette exceptton résulte également du décret précité.
En ce qui concente les G. V. C., j'ai indiqué la raison pour laquelle ils n'ont pas bénéficié jusqu'à présent du relèvement de solde ; Ils perçoivent en effet une indemnité journalière qui, en vertu de la règlementation en vigueur, est exclusive de la solde. L'administration de la Guerre, étudie en ce moment les modifications nécessaires pour permettre aux intéressés de profiter du relèvement de solde.
Quant aux permissionnaires, le règlement sur le service de la solde les considère comme étant en position d'absence et par suite, ne leur attribue pas le droit à la solde de présence ; il n'est fait d'exceptIon que pour les sous-officiers de carrière. L'administration de la Guerre s'est conformée jusqu'à présent à cette règle générale. Comme suite à la déclaration que j'ai faite au cours de la séance du 16 décembre, la direction intéressée du ministère a été invitée à étudier les modiflcalions néccessaires à la réglementation actuelle pour pemettre a tous les permissionnaires du front jouissant de la permission règlementaire de percevoir la solde de présence".
Laissant sa place de Directeur du Contrôle militaire, il fut appelé fin janvier 1916 à un poste brillant de directeur du ministère des Travaux publics
A la fin de la guerre, il fut l'adjoint du Ministre Clémentel, au service du Ravitaillement. Il occupa également la fonction de secrétaire général du Ministère de la Guerre.
En 1918 ou 1919, il fut nommé commissaire délégué à la liquidation des stocks. Fin 1919, il fut envoyé à Saint Nazaire enquéter sur les trafic de stocks américains.
Il était Grand officier de la Légion d' Honneur lorsqu'il prit sa retraite.
Il a rédigé les articles et traductions suivants :
- "Le nouveau canon espagnol de 9c ", Revue d'artillerie, 1878, pp 235-249
- "Matériel de campagne et de montagne Armstrong", Revue d'artillerie, 1879, pp 281-303
- "Note sur l'organisation de l'artillerie de siège", Revue d'artillerie, 1879, pp 378-398
- "Transformation des canons KRUPP de 8c", Revue d'artillerie, 1879, pp 193 -200
Il a rédigé les rapports suivants :
82 |
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Enquêtes liées au recrutement. — Affectation de jeunes soldats ayant des antécédents judiciaires, études sur le nombre de mariages contractés dans les grandes villes par les hommes du contingent sur le point d’être incorporés, 35 affaires individuelles, liées en particulier à l’activité des commissions de réforme |
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1906-1914 |
103 |
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Service des remontes. — Organisation des missions de contrôle des services de remonte (1885-1895), projet de remonte à titre gratuit des officiers généraux etsupérieurs (1886-1887), achat des chevaux de remonte (1884-1895), régime des achats de chevaux en fonction de l’époque des achats (1907), service de la remonte en Algérie-Tunisie (1909), habillement et couchage des hommes des classes 1912 et 1913 dans les compagnies de cavaliers de remonte (1913) : rapports, correspondance, circulaires [À signaler, circulaire sur l’organisation des missions en 1886] |
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1885-1913 |
117 |
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Fonctionnement de la masse des machines dans les manufactures d’armes de Châtellerault, Saint-Étienne et Tulle : notes, correspondances, rapports, états, pièces justificatives (1885-1891). Application du système de régie ou d’entreprise dans les manufactures d’armes de Saint-Étienne et Châtellerault (1894-1895) |
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1885-1895 |
123 |
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Conséquences sur les besoins en casernement de l’application de la loi de 1913 allongeant la durée du service militaire : rapports classés par chefferies du génie ou places (Angers, Autun, Belfort, Boulogne, Bourg, Bourges, Brest, Cahors, Calais, Clermont-Ferrand, Commercy, Dunkerque, Épinal, Langres, Laon, Limoges, Lorient, Maubeuge, Montauban, Mont-de-Marsan, Paris-nord, Remiremont, Rennes, Toul, Tours, Troyes) |
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1913 |
150 |
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Exécution du service des lits militaires. — Exposé général de la question du point de vue du contrôle (1887-1899), dimensions des draps (1895), difficultés signalées en Algérie et en Tunisie (1897-1899), lavage et foulonnage des couvre-pieds (1898), suppléments demandés pour le nettoyage des taches dues à un usage extra-réglementaire (1897-1898, 1901-1902), emploi de militaires pour la manutention du matériel en Algérie (1899), imputations aux corps de troupe pour pertes et dégradations (1900-1901), système de régie directe en vigueur dans les troupes coloniales (1902-1903), reconfection du matériel (1902-1903), imputation du prix des châlits usés (1903), procédés de lavage (1903-1904), préparation des cahiers des charges de renouvellement des marchés (1903-1904), élaboration d’une réglementation nouvelle (1906-1907), lavage et entretien des fournitures (1907), reprise par l’État du matériel de la Compagnie des lits militaires (1907), difficultés ou cas d’espèce signalés dans différentes places de métropole ou d’Algérie (1895-1905) : correspondance, notes, rapports ou extraits de rapports, projets de textes réglementaires. |
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1887-1907 |
159 |
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Suppression des convois permanents de chameaux dans le Sud-Oranais, suppression de deux compagnies du train en Algérie : rapports particuliers, correspondance |
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1886-1894 |
160 |
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Transport des troupes et logements en Algérie et Tunisie. — Exécution du marché des transports en Tunisie (1887-1893), substitution de marchés de transports locaux aux marchés généraux (1886-1889), logement des officiers et fonctionnaires dans les postes dépourvus d’hôtels (1896) : rapports, notes, correspondance. |
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1886-1896 |
177 |
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Masse de couchage et d’ameublement dans les troupes coloniales : rapports, correspondance |
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1903-1906 |
206-208 |
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Marchés passés à l’occasion du transfert et de la présence du Corps expéditionnaire au Maroc (casernement, transports, subsistances, remonte etc.) |
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1908-1909 |
234 |
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Transports militaires. — Travaux de la commission, constituée par arrêté du 27 décembre 1915, chargée d’examiner les questions litigieuses entre l’armée et les compagnies et administrations de chemins de fer. |
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1915-1917 |
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Un crime contre la patrie. Les vols de Louis Légasse, délégué au conseil supérieur des colonies, maire de Miquelon, conseiller général de Saint-Jean-de-Luz (B.-P.), actuellement caporal d'état-major à la 102'" division d'infanterie, à Poissy. — . In-16 (17x11), 13 p. |
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1915 |
Xavier se débarrassa de sa propriété de la Jaubertie, parce qu'elle était trop souvent grélée, et acheta la propriété de La Milhiale (commune du Coux près de Siorac) qui appartenait à ses cousins, les quatre enfants nés de Charles La Verrie Vivant et de Madeleine du Bois de Caudesson. Mais cette propriété fut réquisitionnée de 1915 à 1917 pour y mettre des troupes et ce n'est qu'à partir de 1918 que Xavier commença à en profiter réellement.
Xavier fut à l'origine d'un autre arrêt du Conseil d'Etat, rendu le 7 aout 1925. Il s'agissait cette fois d'une demande collective de nombreux militaires retraités relative à la décision du ministre des pensions de limiter leur solde annuel de réserve à 18 000 francs. La demande est rejetée.
Xavier vécut alors avec sa fille Marie à la Milhale. C'est là qu'à son tour il rendit son âme à Dieu le 12 septembre 1927.
Il repose désormais au cimetière de Cahors .
Etat des services de Xavier de Boysson |
S/Lt, puis Lieutenant |
9e régiment d'artillerie |
Toulouse |
1873-1879 |
Capitaine |
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Saumur |
1879-1864 |
Sous-Intendant |
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1885-1888 |
contrôleur adjoint |
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1888-1889 |
contrôleur de 2ème classe |
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1889-1894 |
contrôleur de 1ère classe |
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1894-1902 |
contrôleur général de 2ème classe |
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1902-1910 |
contrôleur général de 1ère classe |
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1910-1913 |
Contrôleur général des armées, Directeur du Contrôle militaire |
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1913-1814 |
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Chevalier de la Légion d' Honneur |
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Officier de la Légion d' Honneur |
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Commandeur de la Légion d' Honneur |
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Grand officier de la Légion d' Honneur |
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frères et soeurs
Bernard
Louise
Richard
Paul
René
Maurice
Yolande
Henri
Albert
Max
Louis
Jean
Suzanne
Marie-Thérèse
Vincent
(Charles ?) |
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