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  père : Louis, comte de Chaunac mère : Claire de Montalembert      
 

Marie Thérèse de Chaunac-Lanzac

 

17 mai 1814 - 3 mars 1888

 

conjoint :

Amédée

 
 

 

Marie-Thérèse de Chaunac-Lanzac est née le 17 mai 1814.

Sa belle fille Marie Moricet la décrira ainsi :" Ma belle-mère avait [une tournure] imposante, très grande, forte, de jolis yeux noirs et un joli nez fin.[...] C'était une femme remarquablement intelligente, fine, observatrice, autoritaire pour mener à bien tant d'enfants, mère et femme passionnée de tendresse pour mari et enfants. [...] Pendant longtemps elle avait certaines idées qui s'étaient changées au contact de tant d'enfants apportant des courants différents. Elle tenait à connaître leurs relations, intimités, les tenants et les aboutissants de tous. [...] D'un jugement très droit, on pouvait se fier à ses appréciations. Ses enfants l'appelaient "maman soupçon": elle creusait et devinait les mobiles de bien des choses. Elle savait rendre sa maison agréable, riait volontiers à une gauloiserie de ses fils et disait souvent: "il vaut mieux que ma maison soit agréable que de laisser quelques milles francs de plus à notre mort".

Son père, Louis (1769-1841), chevalier de St Louis, ancien officier au régiment de Bassigny avait connu l'émigration. Selon Marie Moricet, " Il fut peu connu de ses enfants et petits-enfants. Ancien officier de l'armée de Condé, il leur avait laissé ce message: quels que soient les dangers qui puissent vous menacer, n'émigrez jamais"

Il avait épousé en 1808 Claire de Montalembert (née à Belvès en 1788 - 1870), de 22 ans sa cadette. Cette dernière était une femme de grand mérite, quoique d'aspect plutôt sévère. Elle avait vécu les drames de la Révolution et en avait conservé une sorte de répulsion pour tout ce qui lui rappelait cette sombre époque. Elle était la fille de Jacques, comte de montalembert d'Essé (1732 - ) et de Marie-Thérèse de Monferrand, et la soeur de Suzanne, qui épousa Raymond, marquis de Comarque. Selon Marie Moricet : " De taille moyenne plutôt grande, des yeux très noirs, elle ne quittait pas ses lunettes qui étaient surmontées d'un "tour" (bande de cheveux séparée au milieu par une raie qui se posait à la naissance des cheveux). Le sien, qui devait recouvrir des cheveux grisonnants si ce n'est gris, était d'un noir de jais. Ses énormes sourcils lui venaient des Montalembert. [...] Elle était adorée de ses petits enfants. Imprégnée de tradition d'Ancien Régime, elle exerçait une sorte de matriarcat que son gendre récusait parfois."

 

Marie de Chaunac épousa Amédée de Boysson en 1836, agée de 22 ans. Elle fut, comme la femme forte de l'Evangile, une mère de famille parfaite.

De près comme de loin, elle ne cessa jamais de diriger ses enfants, leur inspirant le respect des traditions de la famille, le culte de l'honneur et de solides principes religieux.

Elle avait le mépris de l'argent et tenait à ce que ses fils rêvent de flamme et panache, mais non d'or. Une domestique scrupuleuse ayant, dans la chanson enfantine : "Ah ! Vous dirais-je maman. ...», changé : "C'est que je n'ai pas d'amant", en "pas d'argent", Marie, révoltée, déclara qu'elle préférait voir ses fils penser qu'on ne peut vivre heureux sans amour, plutôt que sans argent.

Sa sollicitude maternelle possédait, pour ainsi dire, un don de seconde vue. Lors d'une procession du 15 août, dans les vieilles allées de Doyssac, pendant le chant des litanies de la Vierge, elle s'écria tout à coup : "Vierge Marie ! Protégez mon fils", au moment de l'invocation : "Stella Maris, ora pro nabis." Quelques mois après elle recevait une lettre de son fils Maurice, enseigne de vaisseau, lui disant qu'à pareil jour,à pareille heure, son navire avait été en perdition, et que, lui aussi, avait vu, comme dans un rêve, la procession du 15 août, à Doyssac, qu'il avait si souvent suivie.

Eprouvée par la perte de ses fils en 1870, Marie-Thérèse reçut du R.P. Ducoudray " le 20 février 1871, une lettre où il rend un hommage bien mérité au père et à la mère d'une famille patriarcale de seize enfants, dont huit ont été ou sont encore officiers dans nos armées de terre ou de mer :

« Madame,

Après des essais infructueux, ah! qu'il me tarde de parvenir jusqu'à vous! Vous avez tout appris. - Pour moi, j'avais cru jusqu'au 10 février qu'une seule blessure, déjà trop sensible, avait été faite à votre cœur. Tout à coup j'apprends que la plaie s'est rouverte et qne Dieu vous demandait, pour la seconde fois dans cette terrible guerre, le plus rude sacrifice qui soit imposé au cœur d'une mère.

Ah! si j'avais connu René ? - Bien intimement, je vous l'assure; bon et noble cœur! digne fils ami de tout ce qui est grand, noble, élevé, comme tous les cœurs que vous avez formés dans votre famille!

Je l'avais vu au moment où il se lançait dans les zouaves. Quelques jours après, on me dit qu'il était entré dans la ligne, qu'il était capitaine adjudant-major ... Puis la triste nouvelle m'arriva dès les premiers jours qui suivirent le 21 octobre; et je pensai à vous, à M. de Boysson, à ses frères ... , à tous.

C'est une lettre de Laval qui m'a appris la mort de Maurice: au même moment j'apprenais la mort du fils de ma sœur, zouave pontifical depuis huit ans, tué sur le même champ de bataille dans le voisinage du Mans.

Ah! Madame, qui ne portera son deuil de cette terrible guerre et qui n'aura mêlé quelques gouttes de son sang à ce sang répandu ?

Mon Dieu, consolez tant de douleurs maternelles; et, si vous ne pouvez fermer des blessures incurables, du moins que nos générations se retrempent, que notre sainte Église, que notre pauvre France, bénéficient de tant de sacrifices !

Depuis six mois je ne vis que de tristesse, de deuil, au milieu de blessés, de morts, de mourants. Croyez bien que des circonstances si cruelles ont formé mon cœur à sympathiser avec vôtre, avec ceux de vos enfants, et que je partage avec vous toutes vos douleurs. »

 

Marie-Thérèse s'intéressait à tous les détails de la vie de ses enfants et petits-enfants. Peut-être un peu autoritaire ! Mais n'était-ce pas nécessaire avec une famille aussi nombreuse, surtout pendant les vacances où la table de famille réunissait souvent vingt-cinq personnes? D'un mot, d'un élan du coeur, elle savait tempérer ce que cette autorité pouvait parfois avoir de pénible.

Très large d'idées, des histoires, même un peu gaies, pouvaient être racontées devant elle, pourvu que ce fût avec esprit. Femme de principes cependant, certaines demeures étaient mises par elle en interdit, dès qu'elle apprenait que la conduite de ses habitants donnait lieu à la moindre critique.

Avec son mari, elle ne formait qu'un coeur et qu'une volonté. Cinquante années de mariage avaient compté bien des jours sombres, bien des douleurs, à côté de nombreuses joies. S'appuyant l'un sur l'autre, ils avaient tout supporté chrétiennement.

Habituée, dans sa jeunesse, aux bords riants de la Dordogne, Marie avait eu quelque peine à s'acclimater au site un peu sévère de Doyssac. Elle s' y était cependant, par la suite, tellement identifiée que ceux qui l'ont connue, cherchent toujours, en revenant à Doyssac, sa silhouette élevée. Ils la revoient s'appuyant sur une canne qu'elle ne quittait jamais, depuis l'atteinte d'une sciatique; ou encore assise à côté de la cheminée du salon, ayant auprès d'elle un guéridon, sur lequel elle écrivait tant de lettres gardées pieusement par sa petite fille de la Brûlerie, née Charlotte de Boysson.

Si Doyssac fut pour les enfants d'Amédée de Boysson et de Marie de Chaunac, le foyer paternel, Mombette constitua pour eux comme un second foyer. Presque tous y passèrent une partie de leur petite enfance. Là, continuaient de résider la comtesse de Chaunac, et ses deux filles Charlotte et Cécile, qui ne la quittèrent jamais. Les enfants se succédant rapidement chez Amédée, sa femme, pour prendre quelque repos, les confiait à ses soeurs. Leur affection et leur dévouement pour leurs neveux et nièces furent véritablement maternels.

 

Marie de Chaunac fut rappelée à Dieu à Doyssac le 3 mars 1888. Elle fut inhumée au cimetière de Doyssac, dans le caveau de famille, à côté de son mari.

 
Plaque Est du monument

 

Ici reposent dans la paix du Seigneur
Isaac Caroline Amédée

Marie-Thérèse

de BOYSSON
de CHAUNAC-LANZAC
Né à Doyssac
Née à Monbette
Le 16 Juillet 1806
Le 17 Mai 1815
Décédé à Doyssac
Décédée à Doyssac
Le 5 Juillet 1886
Le 3 Mars 1888

 

Mariés à Monbette le 16 Mai 1836. Ils eurent une nombreuse famille qu'ils élevèrent dans l'amour de Dieu et de la Patrie et vécurent ensemble plus de 50 ans donnant à tous l'exemple des plus nobles vertus.
Priez pour eux

 

 

 

frères et soeurs :

Ludovic

René

Louise

Charlotte

Cécile

Josèphe

 

 
 

enfants : Bernard, Louise, Richard, Paul, René, Maurice, Yolande, Henri, Albert, Max, Louis, Xavier, Jean , Suzanne, Marie-Thérèse, Vincent, (Charles ?)