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  père : Amédée mère : Marie Thérèse de Chaunac      
 

Jean de Boysson

Magistrat, batônnier

 

1854 - 1940

 

 

conjoint :

Marguerite de Beaupoil de Saint-Aulaire

Alice de Clock

Louise de Clock

 
 

N° 13

Jean Marie, treizième enfant d'Amédée et de Marie­Thérèse de Chaunac, naquit à Toulouse le 3 mai 1854 à neuf heures du soir. Il y fut baptisé le 5 mai en l'église de la Daurade, et eut pour parrain son frère Paul de Boysson, et pour marraine, sa cousine Germaine Judith de Savy-Campagnac.

Jean fit ses études chez les R.P.Jésuites, d'abord au Collège St Joseph de Sarlat, puis à celui de Ste Marie à Toulouse, et, celles-ci terminées, suivit les cours de la Faculté de droit de cette dernière ville en 1873. Il fut licencié en Droit le 14 juillet 1875 et passa brillamment les examens du doctorat le 24 décembre 1877 en présentant une thèse (de droit français et de droit romain) sur " les questions préjudicielles / Des præjudicia " .

Durant toutes ses études, il reçut en notation 11 boules blanches (Bon), 13 boules rouges (Moyen) mais aucune boule noire.

Il fut décoré de la médaille du sauvetage pour sa brillante conduite lors des inondations de la Garonne en 1875.

Il entra dans la magistrature, comme attaché de 2e classe au Parquet Général d'Agen, dès le 15 septembre 1875.

Le 10 juin 1876, le Procureur louait ses qualités en ces termes :

" Monsieur de Boysson appartient à une famille trés honorable et très aisée. Il est intelligent, laborieux, et animé des meilleures intentions (...) C'est un jeune homme parfaitement élevé, distingué d'esprit et de manières, et dont la vie publique et la vie privée ne laissent absolument rien à désirer".

Il se porta candidat lorsque le poste de substitut du Procureur de Gourdon fut laissé vacant et obtint la recommandation suivante de l'amiral Louis Martin Fourichon, membre du gouvernement de la Défense nationale en 1871, Ministre, Représentant de la Dordogne à l'Assemblée en 1871 et sénateur inamovible de 1875 à 1884 :

" M. de Boysson (...) appartient à une nombreuse et très respectable famille de la Dordogne. De neuf frères qu'ils étaient, 4 sont sortis de l'école polytechnique, 4 de St Cyr. La dernière guerre en a vu six à la fois sous les drapeaux; deux ont été tués, quatre prisonniers. Je sollicite instamment la nomination de Mr Jean de Boysson au poste vacant de substitut près le Tribunal de 1re instance de Gourdon (Lot)"

Il obtint de la même façon la recommandation suivante de Monsieur Isidor Delbreil, sénateur du Tarn et Garonne de 1876 à 1882 :

" Mr Jean de Boisson (sic) parent du Préfet de la Marne (...) est un jeune homme sérieux, d'un jugement droit et aimant beaucoup l'étude, qui fera un excellent magistrat."

Son dossier porte également la trace d'une recommandation du colonel de Chadois, député de la Dordogne en 1871 puis sénateur en 1875.

Monsieur Diffre, Procureur général près la Cour d'appel d'Agen le soutînt également vigoureusement :

"M. de Boysson réunit toutes les conditions désirables pour remplir très convenablement les fonctions de substitut. Il a fait de bonnes études juridiques et depuis qu'il est attaché au parquet il a subi avec succès les examens du doctorat. Il est intelligent, laborieux, appliqué. Il joint beaucoup de modération à une grande fermeté. C'est une nature loyale, délicate, profondément honnête. son caractère est réfléchi, droit et sûr. Ses manières sont simples et naturelles. Sa vie privée est irréprochable. Au point de vue politique il a toujours observé la plus grande réserve, comprenant que pour se montrer digne d'entrer dans la magistrature, il faut rester etranger aux luttes, aux ardeurs et aux passions des partis. (...) Il serait difficile de trouver réunies à un degré aussi satisfaisant plus de qualités estimables et de faire dès lors un meilleur choix"

Le Premier Président de la Cour d'appel pourtant, émis un avis plus mitigé par le désir de pousser un autre candidat. C'est sans doute pourquoi il ne fut pas nommé à ce poste.

Ne désarmant pas, Mr Diffre le proposa bientôt au poste de susbstitut à Lectoure ou Nérac, cette fois avec succès puisque Jean fut nommé Substitut du Procureur de la République près le tribunal de première instance de Lectoure (Gers) par décret du 1er juin 1878.

Jean sollicita en vain l'année suivante le poste de substitut à Villeneuve sur Lot, laissé vacant.

Le 29 mars 1880 furent adoptés deux décrets organisant d'une part la dissolution de l'ordre des jésuites et d'autre part la dissolution de toutes les autres congrégations religieuses de France qui n'auraient pas déposé des statuts et sollicité une autorisation d'existence dans le délai de trois mois.

Jean de Boysson, pour ne pas avoir à requerir contre des communautés récalcitrantes en exécution de ces décrets à partir du 29 juin 1880 et en opposition avec ses convictions religieuses et sa foi donna sa démission, avec plusieurs centaines d'autres magistrats. Le courrier adressé à cette fin le 9 juillet 1880 à Monsieur Jules Cazot, Garde des sceaux est ainsi formulé :

"Je me sépare de la magistrature à laquelle vous réclamez des actes qui répugnent à ma conscience".

Il fut remplacé dès le 17 juillet...

Brisant ainsi, jeune encore, une carrière qui s'annonçait brillante, il se fit inscrire, en 1880, au barreau de Sarlat, où, pendant près de soixante ans, il occupa une situation de premier plan et fut à maintes reprises nommé Batonnier de l'ordre des Avocats.

A peine installé à Sarlat, il épousa, le 9 août 1883, Marguerite de Beaupoil de Saint-Aulaire. Le mariage fut célébré à Sarlat, dans l'église Cathédrale. Les témoins du marié furent ses frères aînés Bernard et Richard de Boysson; et ceux de la mariée le Marquis de Maleville, son grand-oncle maternel, frère de Mme de Vienne, sa grand-mère, et le Marquis de Saint-Aulaire, son oncle. Ce dernier était le petit-fils du Marquis de Saint­Aulaire qui avait été membre de l'Académie et ambassadeur àVienne.

 

vitrail de Mas-Robert

Jean participa à l'Assemblée provinciale représentative du Quercy qui se tint à Cahors les 3,4 et 5 juin 1889 et y joua un rôle important.

En 1895, Jean de Boysson et sa femme achetèrent le château de Mas-Robert, ancienne résidence de la famille de Besson.

C'était alors une ruine qu'ils réédifièrent avec patience et un goût très sûr, sans le concours d'aucun architecte. Cette demeure est devenue un des jolis châteaux du vieux Périgord. Mas-Robert, perché sur une croupe dominant la vallée de la Dordogne, réalisait le rêve de Marguerite: elle n'en vit, hélas! que les premières assises, en mourant le 25 avril 1898.

De l'union de Jean de Boysson et de Marguerite de Saint Aulaire naquirent cinq enfants.

Au printemps de 1900, Jean de Boysson convola en seconde noces et épousa Alice (Marie-Denise) de Clock, d'une ancienne famille d'origine hollandaise, transplantée en Normandie. Le mariage fut célébré à Dijon. Les témoins du marié furent Bernard et Xavier de Boysson, ses frères; ceux de la mariée, le Général de Piépape, ami de la famille, et le baron Ulrich de Clock, son oncle. L'année suivante, le 25 mars 1901, Alice mourut en mettant au monde un fils, Guy. Son inhumation eut lieu à Sarlat.

Jean fut président du conseil de la Cathédrale, vice-président de l'Association des anciens élèves Saint-Joseph. Apres la fermeture de ce dernier, par décret en 1901, il entreprit et mena à bien contre le sequestre une action judiciaire longue et difficile qui permit la réouverture de cet établissement. Il fut maire de Doissac apres la mort de son père (1886) jusqu'à l'installation dans la maison de famille d'un de ses frère; conseiller municipal de Domme et conseiller municipal à Virtrac

Veuf pour la seconde fois, Jean de Boysson épousa en troisième noces, le 15 avril 1902 à Vitrac, en l'église paroissiale, sa belle-soeur, Louise (Blanche,Marie) de Clock, dont il eut deux enfants.

Il s'intéressa au cours de sa carrière d'avocat à un certain nombre d'affaires économiques, entre autres aux carrières de la Plaine de Bort (Domme) d'où l'on tirait des pierres meulières destinées à l'usine de Meules de La Ferté s/Jouarre dirigée à Cenac par son frère (?) Richard.

Il était présent à l'inauguration de la statue de Gabriel Tarde à Sarlat le 12 septembre 1909 et lui rendit un hommage :

"Je croirais manquer à un devoir, si, en mon nom et comme doyen du Barreau, je ne saluais à mon tour la mémoire de Tarde, de l'ami et du juge. Tarde vous appartient, Messieurs de l'Institut et du Collège de France, par sa vaste érudition et par ses oeuvres philosophiques ; mais il est à nous, Sarladais, par sa naissance, par son coeur et par sa jeunesse, dont le charme séduisant rayonne et flamboie dans le cadre de notre passé. Lorsqu'on a eu l'avantage de pénétrer dans son intérieur familial, on en garde d'impérissables souvenirs ; et je ne puis les évoquer sans adresser l'hommage respectueux et ému de mon coeur à la mère et à la femme admirables qui nous recevaient dans cette hospitalière « maison ». Tarde s'y montrait fils adoré, mari choyé, ami délicieusement aimable. Toujours prodigue de son esprit et de sa verve, il était, tour à tour, narrateur enjoué, causeur exquis, poète délicat, admirateur de la beauté sous toutes ses formes. Il n'était pas de réunion dont il ne fut l'âme. Son activité, du reste, était dévorante; il menait de front les occupations les plus variées, se donnant à chacune comme si elle était la seule. En lisant ses dissertations philosophiques, on croit voir un Tarde uniquement plongé dans l'étude abstraite des problèmes de sociologie ou de criminalité; ceux qui savourent ses oeuvres poétiques entrevoient un disciple de Lamartine, toujours cherchant ses délicates inspirations dans les sites pittoresques de notre Périgord. Le promeneur qui rencontrait Tarde, errant, un pardessus sur son bras et dodelinant de la tête, dans les allées ombreuses de nos jardins publics, en quête d'un flirt, l'eut pris volontiers pour un désoeuvré... Etonnez-vous ensuite que Bergson puisse dire de lui qu'il nous charme par sa variété et promène sa baguette magique sur tout ce qui nous intéresse. Il a écrit, je ne sais plus où, mais M. Fernand Faure nous le rappelait il y a quelques instants, que l'homme meurt tout entier alors seulement que ceux l'ayant connu meurent à leur tour et ne peuvent plus parler de lui. Dans ce cas, Messieurs, Tarde n'est pas mort tout entier. Que dis-jel il est encore bien vivant, bien présent au milieu de nous, et nous pouvons, avec une légère métaphore, lever nos verres en son honneur. Mon cher Alfred, mon cher Guillaume, dans le sillage lumineux tracé par votre illustre père, parmi les penseurs et les écrivains, votre frère Paul et vous vous brillerez à votre tour, pour l'honneur et la gloire de votre nom et le légitime orgueil de vos amis. Je bois, Messieurs, à toute la famille de Tarde".

Il plaida tant au tribunal de Sarlat qu'à la Cour de Bordeaux jusqu' aux derniers jours de sa vie. Il avait traversé bien des viccissitudes depuis la mort de sa première femme: décès de sa deuxième femme, état de santé de son fils Lucien, destin tragique de son fils Richard englouti avec sa toute jeune femme dans le naufrage de "l'Afrique", catastrophe qui entraina ensuite la mort de son dernier fils de Marguerite: André, mais d'un caractère très énergique il sut toujours surmonter tous ces deuils et la mort le terrassa debout, bêchant son jardin, à Mas-Robert, le 19 octobre 1940 à l'âge de 87 ans.

Ses obsèques furent célébrées au milieu d'une énorme affluence où manquaient cependant bon nombre de parents et amis tenus éloignés du fait de la guerre. Les cérémonies funèbres eurent lieu à l'Eglise de Vitrac et à la cathédrale de Sarlat.

 

 

 

frères et soeurs

Bernard

Louise

Richard

Paul

René

Maurice

Yolande

Henri

Albert

Max

Louis

Xavier

 

Suzanne

Marie-Thérèse

Vincent

(Charles ?)

 
 

enfants : de 1°, Lucien, Alain, Richard, Charlotte, André. de 2°, Guy. de 3°, Jacques, Jacqueline.