N° 15
Marie-Thérèse de Boysson est née à Doyssac le 18 septembre 1857.
Ses parents l'appelaient: Trésor. Tenant de sa mère, sa beauté était remarquable; pleine de coeur, elle était chérie de tous. Marie Moricet : "un amour de petite filel de 7 ans, des yeux incomparables et déjà l'air raisonnable, quoique faisant quelques entêtements pour allaer au lit: on l'emportait alors".
Dès la fin de ses études à Layrac, une vocation très prononcée la conduisit, jeune encore, au Couvent. Comme sa soeur Yolande, elle entra, le 3 mars 1881, chez les Dames du Sacré-Coeur à Conflans.
Son père Amédée écrira à cette occasion à son cousin Cadolle toute l'émotion qu'il ressent :" Notre chère Marie-Thérèse vient de nous quitter. Elle est, depuis hier à Conflans, où l'a amenée un de ses frères. Je ne pourrai vous dire tout ce qu'il y a là de déchirant, pour nous tous dans cette douloureuse séparation. On ne fut jamais plus raisonnable, plus précieux que cette chère enfant et plus jamais elle ne reverra le lieu où elle est née. Elle n'aura plus à passer ici, au milieu de nous, une seule journée. Dieu le veut et nous n'avons pas même le droit de dire combien ses soeurs, sa mère et moi allons souffrir du vide qui veint de se faire autour de nous. Dieu ne nous doit rien. Puisse cette chère enfant trouver dans la prière, dans les inspirations du ciel, cette paix, ce [coeur] qui s'éloignent de plus en plus de notre malheureuse société."
Après son noviciat et quelques années passées en France, elle fut envoyée à Rome, au Couvent de la Trinité des Monts. Jeune encore (elle n'avait qu'une trentaine d'années) elle en fut nommée la Supérieure.
Le deuxième été de son séjour, les fièvres de Rome l'emportèrent. Elle mourut le 15 juillet 1889 et fut inhumée dans la concession des religieuses à Rome.
Extraits du journal de la Trinité des Monts : |
21 février 1889 : Arrivée de Mère Marie-Thérèse de Boysson. Elle est arrivée de la Maison mère où elle vient faire de sa profession. |
15 mars 1889 : Dernier jour de la retraite des enfants. La Mère de boysson nommée surveillante générale a commencé aujourd'hui à exercer ses fonctions. |
25 mars 1889 : Mercredi Saint. Notre chère Soeur de Boysson, bien fatiguée depuis quelques jours a été prise aujourd'hui au sortir de la conférence d'un terrible accident. Cela a été un coup pour toute la communauté et une profonde douleur pour notre Digne Mère, pour qui notre chère Soeur de Boysson était une aide précieuse. L'ordre, la discipline avaient gagné en peu de temps. Les enfants en attendant la maladie de leur maîtresse ont exprimé vivement leurs regrets. Il n'est rien qu'elles ne fassent pour hâter sa guérison. Le médecin dès sa première visite a déclaré l'état de la malade presque désespéré. Notre espérance est dans la prière. Nous avons commencé une neuvaine à notre Vénérable Mère Fondatrice. La malade la fait avec nous. |
14 mai 1889 : Nos premières Mères affligées de l'état de notre chère Soeur Marie-Thérèse de Boysson envoient ce secours à notre Digne Mère accablée de travail (arrivée d'une autre jeune religieuse). |
21 mai 1889 : Notre bonheur de cette journée (fête de la Supérieure) eut été sans mélange sin notre chère malade n'eût donné de vives inquiétudes. Plusieurs crises s'étaient renouvelées à de courts intervalles dans le courant du mois, mais celle de ce jour a décidé le médecin à lui faire administer les derniers sacrements. A 9h30 on lui a apporté le Saint Viatique. Hélas, à ce moment notre chère malade a été prise d'un nouvel accident et Mgr Conrado a dû attendre près d'une demi heure. Qu'on juge de l'angoisse et des cruelles inquiétudes de nos Mères. Les jours suivants une légère amélioration a ramené nos coeurs à l'espérance. |
15 juillet 1889 : Notre chère Soeur de Boysson n'avait pas oublié dans l'audience du Saint Père (audience demandée pour quatre grandes qui se préparents à passer leurs examens pour obtenir le brevet supérieur). Une bénédiction toute spéciale avait été demandée pour elle. Cette grâce la remplit de consolation et la fortifia pour le moment suprême. En ces derniers jours elle avait baissé visiblement; pendant cette nuit du 15 elle eut une forte crise d'étouffement ; le confesseur et le médecin furent appelés en toute hâte, mais ils n'arrivèrent pas à temps. Elle expira une demi heure après minuit. Notre sacrifice était consommé. Cette chère Soeur n'a fait que passer au milieu de nous mais ses vertus religieuses, son tact, la délicatesses de ses procédés laissent ici des traces ineffaçables. Nos mères avaiant sur elle les plus belles espérances mais Dieu a eu d'autres desseins. Elle n'avait pas encore atteint sa 32eme année.
En apprenant la mort de leur bien aimée Maîtresse, nos enfants en furent douloureusement affectées, elles qui avaient fait violence au Ciel pour obtenir cette guérison. Après sa mort, elles lui payèrent le tribut de leur prières et de leurs suffrages. |