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  père :Amédée mère : Marie Thérèse de Chaunac      
 

Maurice de Boysson

Lieutenant

 

29 janvier 1843 - 14 décembre 1870

 

Ecole Polytechnique 1863-1865

  conjoint :  

 

 

 

Maurice (Marie, Charles) de Boysson naquit au Chai le 29 janvier 1843 et fut baptisé le 30 janvier 1843 en l'église de Siorac. Il eut pour parrain Charles de la Verrie de Vivant et pour marraine Cécile de Chaunac.

Il fit ses études au Collège Ste Marie à Toulouse où il parait avoir été doué pour les mathématiques. Les Annales mathématiques de 1859 publia à cet égard la solution qu'il proposa à un problème mathématique.

Comme ses quatre frères aînés, Maurice embrassa la carrière des armes. Mais tandis que ceux-ci étaient entrés par les écoles polytechniques ou de St Cyr, lui, que la mer attirait particulièrement, dirigea ses études en vue de l'Ecole navale. Il s'y prépara à l'école Ste Geneviève (dénommée rue des Postes) à Paris, du 14 octobre 1859 au 21 août 1863. Ayant échoué aux examens d'admission, et ne pouvant plus se présenter, par suite de la limite d'âge alors très basse, Maurice se présenta à l'école polytechnique où il entra le 1er octobre 1863.

Aquarelle réalisée le 7 janvier 1865 à Polytechnique (notée 17/20)

En 1865, son classement de sortie lui permit de choisir la marine: quelques places étaient réservées à cette époque, aux élèves sortant de Polytechnique et désirant entrer dans l'armée navale.

Il sortit donc de l'école polytechnique, aspirant de première classe sur le "Jean Bart", où il se retrouvait avec ses autres camarades sortant, comme lui de Polytechnique.

Il écrivait à ses parents : "Nous sommes ici de très petits messieurs. La considération qu'on nous accorde est fort mince. Nous, élèves de l'école Polytechnique, nous sentons d'autant plus cette façon d'agir qu'on nous a donné plus d'importance ailleurs : l'on tient à ne point établir de distinction entre nous et les autres qui sont encore des enfants". Selon le R.P. Chauveau, dans Le vrai patriotisme, " Jamais il ne se plaignit de ses camarades. « C'est un vilain travers que je veux éviter, disait-il; je ne suis mal avec personne, j'ai des amis à différents degrés. » Les critiques qu'il se permettait parfois dénotent un esprit indépendant, mais comprenant l'autorité ".

En quittant le "Jean Bart", en 1867, il fut nommé enseigne de vaisseau et embarqua sur "l'Averne". On lui avait donné vingt-quatre heures pour accepter ou refuser son embarquement. Comme il s'était accoutumé à n'entreprendre aucune démarche importante sans consulter son père; il crut devoir s'excuser de n'en avoir pas eu le temps cette fois. « Je viens d'être obligé de disposer de mon sort sans vous avoir demandé votre avis, mon cher père. Je ne puis vous dire ce que m'a coûté ce premier pas fait dans la vie sans votre assentiment. Soyez assuré que chaque jour je comprends mieux tout ce que je vous dois » .

" Élevé par sa mère dans la crainte de Dieu et l'amour de la sainte Vierge, Maurice, au milieu d'une vie agitée, ne cesse de prier avec confiance. « Je vais tous les dimanches, écrivait-il à sa mère en 1864, entendre la messe à Sainte-Geneviève. » C'est à Marie qu'il attribuait le succès de ses examens; elle devait ,lui sauver la vie ".

En effet, la même année 1867, Maurice passa sur "l'Hermione" qui allait en Cochinchine. Le 15 août, assailli par la tempête, le navire failli sombrer. Ce même jour, Maurice écrivait à sa mère : "J’avais offert mon coeur à Dieu, je vous avais envoyé ma dernière pensée : un souhait de fête entre les bras de la mort. A trois heures, le temps a subitement changé. Je crois que ce jour là, vous avez particulièrement prié pour moi ». A ce moment, en effet, sa mère assistant à la procession du voeu de Louis XIII, à Doyssac, s'était écriée : « Etoile de la mer, protégez mon enfant ! ».

" L'Hermione avariée dut, avant de revenir en France, relâcher à Bourbon (La réunion). « J'ai ici un vrai bonheur, écrit le jeune enseigne; je suis allé au collège des RR. PP. jésuites. J'y ai trouvé l'accueil le plus affectueux, et le P. Brégère, qui arrivait de France, m'a donné des nouvelles de mes frères » .

Maurice aimait la carrière qui avait été le rêve de sa jeunesse. Ses lettres sont remplies de curieux détails sur les pays qu'il avait visités. Toutefois à l'enthousiasme des premiers voyages avait succédé la volonté sérieuse de devenir un vrai marin. « Je trouve à ma carrière bien des inconvénients, disait-il, mais ils sont supportables ». Le souvenir de son cber foyer de Doyssac, où il laissait des parents aimés, le poursuivait sur la solitude de l'Océan; mais, habitué de bonne heure à dominer ses impressions, il revenait avec calme aux réalités du présent. "

De "l'Hermione", Maurice passa enseigne de vaisseau sur "La Flandre". La guerre éclata avec l'Allemagne. Dès le mois d'août 1870, il partit avec "La Flandre" faire campagne dans la mer Baltique. " Le 15 août, il adresse à sa mère la lettre suivante, où s'épanche tout son cœur: « Une circonstance heureuse me permet de vous écrire aujourd'hui, le jour de votre fête. Je ne sais quand vous arrivera ma lettre; mais en ce jour où vous avez plus spécialement pensé à moi, où vous avez compté sur un souvenir plus particulier de vos enfants, je veux vous dire que vous avez bien fait. Je m'associe à vos tristes préoccupations; mes inquiétudes augmentent à proportion de l'ignorance où je suis de toutes choses. Nous ne recevons point de nouvelles françaises, et nous refusons de croire aux allemandes ».

A peine est-il de retour à Cherbourg, que son indignation, longtemps contenue, éclate dans un cri déchirant: « Que l'horizon politique est peu rassurant! Comme nous sommes bas! Dieu a-t-il condamné la France sans retour ? ». Puis sa pensée se reporte vers ses cinq frères, qui combattaient courageusement sur tous les champs de bataille. « Après Sedan, écrivait-il à sa famille, vous avez dû recevoir des nouvelles de Paul et de Marc. Je n'en ai point entendu parler: que sont-ils devenus ? Bernard, je l'espère, pourra bientôt nous écrire; car on affirme que Bazaine est débloqué. Je suis bien aise qu'Henri soit aussi parti pour l'armée. J'éprouve trop moi-même, dans les circonstances actuelles, combien il est pénible de ne pouvoir concourir effectivement à la défense de notre pauvre France ». « Nous sommes ici, écrit Maurice, de Cherbourg, le 17 septembre, dans un violent état de colère. Nos armements formidables n'ont servi à rien. Nous voudrions qu'on ne persévérât pas dans une voie inutile, et qu'on nous employât dans une bien plus grande proportion à la défense du territoire. Il n'est plus temps de nous envoyer à Paris; je ne sais ce qu'on va faire de nous ».

« Bien cher Maurice, répond René le 19 septembre, je doute que ma lettre puisse t'ariver, car nous commençons à être bloqués. Ton rôle, me dis-tu, se borne à peu de chose; mais le mien est moins que rien, quoiqu'il soit très pénible. [...] Tâche de venir à Paris, il est encore temps, tu seras mieux qu'à Cherbourg; il y aura pour les marins plus à faire ici.»

Il savait puiser dans son cœur aimant des paroles de consolation et d'encouragement pour sa famille absente. A la mort de sa grand'mère (la comtesse de Chaunac, née de Montalembert), il écrit à son père et à sa mère: « Que d'épreuves ! Que de préoccupations ! Croyez bien que notre affection augmente à mesure que nos soucis grandissent. Espérons que bientôt nous nous retrouverons réunis autour de vous. Certes, il nous restera de la tristesse au cœur; car, si Dieu veut bien continuer à protéger vos enfants, Dieu a durement frappé notre pauvre et chère France » ".

Quelques mois après, rentré en France, il fut nommé Lieutenant au 4ème bataillon de fusiliers marins, sous les ordres du commandant Collet et partit pour Carantan, au sud de la presqu'ile du Cotentin, où l'on organisait une ligne de défense. " Il brûlait de se mêler activement aux opérations militaires. « Enfin ! s'écrie-t-il dans une lettre du 3 novembre, notre tour est arrivé. Demain matin, à huit heures, nous parlons pour Nogent-le-Rotrou. Priez le bon Dieu pour moi, ma bonne mère; mais j'ai le cœur léger, et je ferai mon devoir. »

Son devoir était de combattre et de mourir; il le fit généreusement. Sa compagnie était avec le général de Sonis à l'attaque de Brou. « Nous avons eu là, raconte-t-il, une affaire assez brillante; mais le lendemain notre corps d'armée était obligé de se replier. Le prince Albert nous tournait par Châteaudun. Nous avons été forcés de parcourir dans une seule nuit une cinquantaine de kilomètres par une seule route et au nombre de trente mille hommes. C'est à cette retraite si bien réussie que l'aile gauche de l'armée de la Loire doit son salut. »

Peu de jours après, le 14 décembre, Maurice prenait part à l'attaque du village de Fréteval. A six heures et demie, le commandant Collet, exécutant l'ordre qui lui avait été donné d'enlever d'assaut le village avec quatre compagnies de fusiliers marins, fit iruption dans Fréteval; les Prussiens, rangés en bataille sur la place de l'église et barricadés dans les maisons, ouvrirent une vive fusillade. Les premiers postes furent enlevés à la baïonnette. Chaque maison fut occupée par un siège en règle. Les marins avançaint lentement sous celle grêle de balles, au milieu de la plus grande obscurité. Alors le capitaine de frégate Collet descend de cheval, et, entouré de ses officiers, se précipite en criant: « Courage, les enfants! En avant! en avant! » Cet acte héroïque suscita des efforts surhumains. Vers sept heures et demie, la petite phalange pénétrait sur la place de l'église; mais le commandant tombe le crâne fendu, et à ses côtés Maurice la poitrine traversée par une balle.

Le curé de Fréteval put, après le combat, donner à ces héroïques victimes les secours de la religion ; il a dit lui - même qu'il avait dès la veille confessé plusieurs officiers de ce bataillon, et nous ne doutons pas que Maurice, dont le cœur fut toujours si chrétien, n'ait reçu une dernière absolution. A Cherbourg, du reste, ayant rencontré son ancien professeur, le père Clerc, un des martyrs de la Commune, il avait écrit ces paroles significatives: « J'ai le regret de ne pouvoir suivre la retraite qu'il donne; mais je vais le voir souvent, et je crois que nous sommes fort contents l'un de l'autre ».

Maurice de Boysson était âgé de 27 ans.

On trouve encore dans La France chrétienne en 1870, d'E. d'Avesne (1880) le récit suivant : "Deux mois après le décès de René de Boysson, son jeune frère Maurice imitait sa bravoure et se montrait digne, lui aussi, de sa bonne et forte race. Il était à Fréteval avec ses marins. Trois cents fusiliers de la marine sont surpris par un corps de cinq mille Prussiens. Même chez ces braves gens, il y a un moment d'hésitation. Le commandant, pour électriser ses hommes, s'élance en criant: « A moi, les officiers ! » Maurice de Boysson bondit au premier rang ; lui et quatre de ses compagnons tombent criblés de balles ennemies ; mais l'honneur était magnifiquement sauf et le sang des forts était versé pour la France, en invoquant Dieu !"

Très froid, d’une âme très élevée, profondément chrétien, Maurice avait tout d’un chef. Il " s'est peint tout entier dans ces lignes adressées à son frère Max, prisonnier en Belgique après le désastre de Sedan: « Je pense que les questions d'honneur priment les questions de droit. Tu as souscrit librement; tu es donc lié, quels que soient les doutes qui puissent te venir sur la légitimité des exigences du gouvernement belge »".

Etat des services de Maurice de Boysson

Aspirant

 

"Jean Bart"

1865-1867

Enseigne de vaisseau

 

"l'Averne", "l'Hermione", "La Flandre"

1867-1870

Lieutenant

4ème bataillon de fusiliers marins

 

1870

 

 

Plaque commémorative dans l'église de Fréteval

A LA MÉMOIRE
DES C. COLET L. DENANT
E[nseigne]. DE BOYSSON
DES MARINS ET SOLDATS
TUÉS LES 14 ET 15 Xbre
1870
AU COMBAT DE FRÉTEVAL

     

Monument inauguré le 27 septembre 1891 sous la présidence du ministre de la marine Barbey, à Frétéval (Loir et Cher)

3 plaques :

A LA MÉMOIRE
DES BRAVES DU 21e CORPS D'ARMÉE
MORTS POUR LA PATRIE À FRÉTEVAL
LES 14 et 15 DÉCEMBRE 1870

ICI REPOSENT
M.M. COLLET, CAPITAINE DE FRÉGATE
DENANS, LIEUTENANT DE VAISSEAU
DE BOYSSON, ENSEIGNE DE VAISSEAU
ET LES MARINS ET SOLDATS TUÉS AVEC EUX

CE MONUMENT A ÉTÉ ÉLEVÉ
PAR LES SOINS DU SOUVENIR FRANÇAIS
AVEC LE CONCOURS DE GÉNÉREUX SOUSCRIPTEURS
AOUT 1891

 

 

 

 

frères et soeurs

Bernard

Louise

Richard

Paul

René

 

Yolande

Henri

Albert

Max

Louis

Xavier

Jean

Suzanne

Marie-Thérèse

Vincent

(Charles ?)

 
 

enfants :