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  père : Xavier de Boysson mère : Louise Favas    
 

Amédée de Boysson


Directeur au séminaire de Saint-Sulpice

Lieutenant

 

20 mai 1883 - 21 juin 1915

 

conjoint :  
 

N°12.2

Amédée, Marie, Joseph de Boysson naquit le 20 mai 1883 à Cahors.

Il reçut le baptême en l'Eglise Saint-Barthélemy et eut pour parrain Auguste Favas, son grand-père et pour marraine Madame Amédée de Boysson, sa grand-mère.

Il fit toutes ses études au Collège St Jean d'Hust de Versailles (Pères Eudistes).

Amédée était d'un caractère calme, pondéré, très réfléchi mais néanmoins aimait à se mêler à la Jaubertie, pendant les vacances aux jeux parfois bruyants et brusques de ses frères et de ses cousins, en particulier ceux de Doyssac qui venaient passer une quinzaine de jours auprès de leur oncle et de leur tante.

Amédée aimait les Muses et à maintes reprises il adressa à ses cousines à Doyssac quelques sonnets bien ciselés.

Amédée fut néanmoins ordonné et nommé Vicaire à la Cathédrale de Périgueux.

Il rédigea un certain nombre de textes

"Les odes de Salomon", Revue pratique d'apologétique, 1er juillet 1911.

"Comment étudier la nature humaine de Notre-Seigneur ? (Conclusions théologiques ou inférences historiques)", Revue pratique d'apologétique, 1er mars 1913.

"A propos de l'autobiographie de Mgr Benson. Conditions d'efficacité des arguments apologétiques", Revue pratique d'apologétique, 15 novembre 1913.

 

puis en tant que directeur au Séminaire de Saint-Sulpice l'ouvrage suivant :

Cliquez sur l'image pour consulter son ouvrage

La Loi et la Foi : étude sur saint Paul et les judaïsants
Bloud, Paris 1913

Voir la critique parue dans la Revue pratique d'apologétique de 1913

 

Amédée s'engagea comme lieutenant dans le 176e Régiment d'Infanterie. Il embarqua le 15 mai 1915 à Marseille à bord du transport le "Savoie" et débarqua le 21 mai 1915 aux Dardanelles.

Il disparut à peine un mois plus tard à Seddul-Bahr (Turquie) au cours d'un combat le 21 juin 1915.

 

Plaque commémorative dans la Cathédrale Saint Front de Périgueux

 

Plaque commémorative à l'école St Jean d'Hust à Versailles.

 

Plaque commémorative dans les églises Notre Dame de la Croix à Paris (20), La Madeleine à Paris (08) et Notre-Dame du Rosaire à Saint Ouen

 

Plaque commémorative dans l'église Notre-Dame des Blancs Manteaux à Paris (04)

 

 

Monument commémoratif au séminaire Saint-Sulpice

 

 

On trouve dans la Revue pratique d’apologétique de 1920, sous la plume de J. Chéné, l’hommage suivant inspiré de l’ouvrage Les Séminaristes de Saint-Sulpice morts au champ d'honneur, 1914-1918, de A. Verriele :

Faut-il ici esquisser quelques-unes de ces physionomies, parmi les plus vigoureuses et les plus belles ? Un Amédée de Boysson, Sulpicien, nommé dans l'ouvrage parce que maître au Séminaire, même, science éminente, âme de feu, toujours tendu vers l'héroïsme vivant dans le sacrifice comme dans son atmosphère propre, montant à l'assaut de la perfection comme les chevaliers, ses ancêtres, montaient à l'assaut des forteresses. Blessé une fois, il demande, à peine guéri, à regagner, le front et part pour les Dardanelles. Le matin de l'attaque suprême, ayant fait toute la nuit la veillée d'armes avec le Christ, il dit à son aumônier, le R. P. Muller, des Pères Blancs : « J'ai fait le sacrifice de ma vie à Notre-Seigneur. Je sais que le sacrifice est accepté; » Et comme le Père essaie de le dissuader: « Ce n'est qu'un pressentiment... » ? « Non, non, reprend-il avec force, le sacrifice est accepté. J'en suis sûr. » Peu d'instants après, l'attaque se déclenche et il tombe:

 

Pour retracer la vie d' Amédée de Boysson on ne peut mieux faire que de reproduire ici in extenso l'allocution prononcée à Paris le 8 déc.1916 par l'Abbé H. Garriguet, Supérieur du Séminaire de Saint-Sulpice.

" … Son père et ses oncles avaient embrassé la carrière militaire et par leur mérite s'étaient élevés aux plus hauts grades. Mais, en même temps que le sentiment de l’honneur pour servir la France, il y avait celui de servir Dieu. Tout était chrétien dans la maison. Dès lors rien d'étonnant qu’une vocation y trouva un excellent champ de culture. La France continuerait d' y cueillir des soldats, mais pour la première fois parmi les uniformes galon­nés et la constellation des croix d'honneur on verrait émerger la soutane noire d'un prêtre. C’était le lot privilégié du jeune Amédée de Boysson. Arrivé à l'heure des décisions qui fixent la vie, après un regard de regret à cette carrière militaire où ses ancêtres avaient toujours marché, librement, vivement, il opta pour le Séminaire. Il fut admis à Issy à la rentrée d'octobre 1900. Après ses deux années de philosophie, il fit son service militaire - 1902 -1903 à Bergerac, puis revint au Séminaire pour le cours de théologie 1903-1906. Il reçut l'ordination de prêtrise le 30 juin 1906 dans l'église de St Sulpice.

Au mois d'Octobre de la même année, il partit pour Rome et devenu pensionnaire de la Procure de St Sulpice, il suivit les cours de théologie du Collège Angélique. En juillet 1907 il rentrait en France et, diocésain de Périgueux par ses attaches de famille, en même temps que par ses titres d'ordination, il demandait une place dans le Ministère Paroissial.

Il aurait préféré une paroisse de campagne : On le nomma Vicaire à la Cathédrale de Saint-Front à Périgueux. Homme de devoir, d'exemple, de talent, il fit de son mieux. Il fit bien. Toutefois, au bout de deux ans d'expérience, il eut l'impression qu'il ne trouverait pas là pour sa vie, un emploi approprié à ses aspirations d’esprit et d'âme. Le souvenir du Séminaire de Saint Sulpice lui revint plus vif, souvenir de ces études qui l'avaient passionné, de ces relations qui l'avaient élevé, de ces services de direction et d'enseignement qui lui avaient révélé un idéal.

Il réfléchit, pria, consulta, puis très simplement alla trouver son évêque, lui dit les préférences où il se sentait désormais incliné, s'abandonna à sa décision pour tout ce qu'il lui plairait de conclure. Et l'évêque, touché de tant de franchise, en lui disant son affection et ses regrets, lui permit de suivre sa voie. C'était au mois d'octobre 1909. Il fit sa Solitude, puis, l'année révolue, il reçut la mission d'enseigner l'Ecriture Sainte dans le séminaire de théologie d' Issy.

C’était pour la Communauté une acquisition de prix. M. de Boysson y arrivait avec un renom de mérite exceptionnel. Mérite de piété et de vertu: on se souvenait encore que, dans un cours très nombreux parmi des condisciples d'élite, il s'était distin­gué par sa volonté du devoir en toutes choses; mérite de capacité : on savait qu'il avait tenu toujours le premier rang; mérite de compétence spéciale, car le nouveau professeur, sans rien négliger des autres études ecclésiastiques, s'était voué par choix à celle de l' Ecriture Sainte, et pour la faire avec plus de fruit, toujours actif, passionné, doué d'une belle santé, d'une mémoire facile, et d'une rare puissance de travail, avait acquis une véritable maîtrise dans la connaissance de l’hébreu et des langues orientales. Son service comme professeur et directeur a duré quatre ans (1910-1914). Directeur il a été exemplaire.

On n'avait certes pas à le pousser à son devoir. Il aurait plutôt fallu le retenir, car il était susceptible de contention douloureuse qui transparaissait dans ses attitudes au cours de ses exercices religieux, comme dans les saccades de sa démarche et dans le caractère un peu raidi de ses relations.

Mais quelle belle et grande âme ! Nous eûmes un jour la preuve de ce qu'elle valait, lors d'une proposition de changement que nous eûmes l'occasion de lui faire. C'était un sacrifice, un éloignement de sa famille, de son cher séminaire, de son milieu parisien, le seul qu'il connût et où il était si apprécié. Selon notre tradition, c'était une proposition qui lui était faite plutôt qu'un ordre, et afin qu'il en comprit mieux l'inspiration bienveillante, nous lui avions déclaré qu’il restait libre de réfléchir pendant trois jours et d'exprimer ses répugnances dont il serait tenu compte.

Il nous répondit : "Réfléchir, je n'en ai pas besoin. En me donnant à Saint-Sulpice j'ai pris la résolution de marcher au premier appel qui me serait fait pour n’importe quelle destination, j’irai sans regarder en arrière". La Providence, nous le verrons, imposa d'autres solutions.

M. de Boysson fut très estimé comme professeur et il méritait de l'être. Avec le savoir très compétent, il avait le dévouement professionnel, le prosélytisme des jeunes, le souci d'éclairer, le zèle de la vérité dans la plus stricte orthodoxie.

Il travaillait beaucoup pour ses élèves, mais déjà son activité le faisait déborder par delà son cours classique et préparer des publications qui auraient profité au progrès de la science exégétique. Il parut un premier livre de lui en 1912 avec ce titre; "La Loi et la foi. Etude sur Saint-Paul et les Judaïsants" . Ce livre fut remarqué, discuté; mais ceux qui le discutèrent, rendirent hommage à la science de son auteur et à son esprit très catholique. L'un d'eux a dit qu'au point de vue dogmatique, il a exposé avec clarté et précision la doctrine de l'apôtre Sur le caractère de la loi juive, Sur la foi, sur la justification, et qu’au point de vue historique, par l'examen approfondi des textes, il a donné une heureuse solution aux difficultés concernant la controverse qui agita l'Eglise naissante dans ses travaux d'évangélisation chez les Juifs et les Gentils.

En août 1914 la guerre éclate, M. de Boysson rejoint à Limoges la II ème section d'infirmiers. De là, il écrivait à sa jeune soeur, qui depuis longtemps remplaçait au foyer familial la mère disparue "Pendant que nous répondons à la convocation, tu as un devoir à remplir; prie. Plus tu te rendras compte des choses, plus tu verras que seules les forces surnaturelles sont capables d'engendrer, non un enthousiasme passager, mais l'effort constant dans le dévouement et le sacrifice". Affecté à une ambulance divi­sionnaire, il eut d'abord un service sans danger, mais ennuyeux.

De lui-même il demanda un service de brancardier au front. Il l'obtint le 11 octobre 1914, et ce jour-là son âme de soldat devint toute vibrante.

Il écrivait à Son père; "Le moral est excellent, parce que je me sens en guerre, au milieu des soldats je suis vraiment à ma place. Les hommes sont heureux d'avoir un prêtre avec eux.

Plusieurs ont eu recours à mon ministère. Le jour de la Toussaint, ayant pu aller dire la messe dans une église, j’ai rapporté le Saint-Sacrement et j'ai distribué la Communion à vingt cinq officiers, sous-officiers, soldats et jusqu'aux avant-postes".

Blessé le 8 novembre, il fut cité à l'ordre du jour de l'armée; il refusa un congé de convalescence et revint aux tranchées.

Il se déclara heureux, de belle humeur et prenant goût à la musique des obus. On a remarqué son entrain. Il est inscrit comme officier. On lui confie la conduite d'une section. C'était un service commandé (donc autorisé par l'Eglise). Il s'y porte de tout coeur. "Je ne serais pas fâché, écrit-il, d'être envoyé en Orient, s'il y a des renforts pour le corps expéditionnaire, mais avant tout, ce que je veux, c'est de ne pas moisir dans un dépôt. Il est possible que, lorsque j'irai à l'attaque, j'éprouve comme tant d'autres un sentiment de peur, mais Dieu aidant je saurai le dominer, marcher et faire marcher". En effet, au mois de mai 1915, il était nommé sous-lieutenant et partait pour les Dardanelles.

 

De là, il écrivait à son père : "Salués comme des princes par les batteries turques, nous avons établi nos installations sur le bord d'une fontaine à l'eau excellente et je vous écris à l'ombre biblique d'un olivier. A quand la première attaque ?" Celle-ci ne tarda pas et le lendemain le Général Bailloud écrivait au père : "Votre fils est très bien à tous points de vue, je l'ai vu encore hier à l'oeuvre. Ses chefs sont enchantés de l'avoir comme collaborateur et comme ami, ses subordonnés de l'avoir comme ami et comme guide".

Malheureusement il devait, comme tant d'autres, rester sur cette ingrate presqu'île et son Colonel écrivait à son père : "Le 21 juin 1915, le lieutenant de Boysson s'est élancé bravement à l'assaut de la première ligne des tranchées turques à Sehdul Bahr. Dans cet assaut il reçut une première blessure, mais il eut l'énergie de s'élancer encore, et d'entraîner ses hommes avec lui vers la seconde ligne. On le vit les armes à la main quand un remous violent désagrégea sa petite troupe. Lui, ne voulant pas reculer et aussi ralenti par sa blessure, fut bientôt entouré par les Turcs, et ce fut tout. Le soir venu, les hommes de sa compagnie réussirent à nouveau à s'installer dans la tranchée où était resté le lieutenant, mais les recherches pour le retrouver furent inutiles".

 

L'abbé Amédée de Boysson reçut les deux citations suivantes :

  • "Affecté primitivement à un groupe de brancardiers, a, sur sa demande, été affecté à un régiment. S'est porté, le 8 novembre 1914, en avant des tranchées, sous le feu de l'artillerie et de l'infanterie ennemies, pour aller relever un blessé et a été lui-même grièvement blessé".
  • "A l'assaut du 21 juin 1915, a donné le plus bel exemple de bravoure en devançant sa section au-delà de la deuxième tranchée turque".

 

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