Geoffroy de Vivant, célèbre capitaine huguenot, acheta en 1578 le fief de Doyssac à Marguerite de Lustrac, veuve de Goeffroy de Caumont, sgr de Castelnau. Il y fit construire en 1580 un manoir protégé par des tours, fossés, pont-levis.
Son fils, Jean, agrandit et renforce le chateau en 1605 ( bâtiments d'exploitation, temple, pavillon des tombeaux ), le meuble avec luxe. Son arrière petit-fils, Joseph - Goeffroy sera contraint d'abandonner quelque peu la propriété pour se réfugier à Paris puis en Hollande au début du XVIII e siècle.
L'émigration de ce dernier ayant entrainé sa mort civile, sa succession s'ouvre, comprenant evidemment Doyssac. Etant sans descendance, c'est un cousin de Joseph-Goeffroy, Paul de la Verrie-Vivant, sgr de Siorac, fils de Bathélémy et de Judith du Lion de Belcastel, qui obtiendra la propriété qui souffre d'un long abandon. Il tenait ses droits de sa grand-mère maternelle Damaris de Vivant (1627-1696), fille de Goeffroy II (lui même petit fils du Goeffroy précité) et qui avait épousé en 1657 Pons du Lion de Belcastel.
Son fils Antoine , grâce à la fortune de son épouse (fille du fermier général de Louis XV) apporte les réparations nécessaires. Pourtant, Antoine et sa famille sont arrêtés et emprisonnés en 1793, comme parents d'émigrés. Lorsqu'ils retrouvent le chateau, le 27 décembre 1794, celui-ci a été amputé des ses tours, grilles et remparts sur ordre pris le 27 Nivose An II ( 16 janvier 1794 ) par le representant Roux-Fazillac. En 1800, Antoine et son épouse sont tout deux décédés, laissant leur fille Judith orpheline.
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Judith épouse Achille de Boysson l'année suivante ( le 1er frimaire An X - 22 novembre 1801 ), mais ne reçoit Doyssac du partage qu'en 1804, date à laquelle le ménage s'y installe. Malheureusement, les batiments, conçus pour un mode de vie déjà révolu, étaient incommodes et délabrés, certains menaçaient ruine. Achille et Judith prennent alors la décision de démolir et reconstruire. Les travaux débutent en 1818. Deux ans plus tard, les époux peuvent habiter leur nouvelle résidence. Voir les plans de Doyssac .
Amédée succéda à son père Achille en 1855. A sa mort en 1886, le domaine tomba dans l'indivision entre tout ses enfants.
Il fut vraisemblablement occupé dans cette période par Jean de Boysson, comme semblent en attester les armes inscrites sur la cheminée de la chambre principale, qui sont Boysson et Saint-Aulaire. Cette union avait eu lieu en 1983.
Dès 1889, le sixième fils d'Amédée, Henri, consentit à abandonner sa carrière dans le commissariat de la marine pour prendre en charge et sauvegarder la maison familiale. Il fit construire une petite tour carré à l'est du bâtiment pour renforcer la muraille menacée par les tassements. En 1908, il céda ses droits à son neveu Jehan, officier de cavalerie, fils de son frère Bernard.
C'est alors que le domaine sera marqué par le drame du 27 mars 1944; l'assassinat de Jehan de Boysson et de son épouse Marguerite .
Le domaine est aliéné en 1945.
Article : " Doyssac et sa légende" par Bertrand de Boysson |