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  père : Bernard mère : Marie louise Delsol      
 

Jehan de Boysson

Colonel

 

1868 - 1944

 

  conjoint : Marguerite de Cruzy Marcillac  
 

N° 1.1

Jehan (Marie, Joseph, Félix, Amédée) de Boysson, fil aîné de Bernard de Boysson et de Marie-Louise Delsol, naquit à Villeneuve-sur-Lot, le 19 juillet 1868. Il fut baptisé, le 8 septembre suivant, en l'église de Doyssac et eut pour parrain Amédée de Boysson, son grand-père paternel et pour marraine Mme De1sol, sa grand-mère maternelle.

Ses études se firent au Caousou, collège tenu par les R.P. Jésuites, à Toulouse.

Porté, comme son père, vers la carrière des armes, Jehan prépara ses examens d'entrée à l'école spéciale militaire de St Cyr à l'Ecole Ste Geneviève, habituellement nommée "La rue des Postes", et située à cette époque rue Lhomond à Paris.

Entré à St Cyr en octobre 1889, il passa cavalier l'année suivante et sortit sous-lieutenant en 1891. Après une année à l'Ecole de Saumur, Jehan fut affecté au 11ème régiment de chasseurs puis au 5ème régiment de chasseurs d'Afrique en garnison à Mustapha. En 1893, il est promu lieutenant au même corps et rempli la fonction d'officier d'ordonnance du général de Bellegarde, commandant la subdivision de Médéa.

Jehan de Boysson épousa le 22 janvier 1894, à Montauban, Marguerite (Henriette, Marie) de Cruzy Marcillac, fille du baron de Cruzy Marcillac et de Léonie de Mortarieu. Le mariage fut célébré en l'église St Jacques de Montauban. Les témoins furent pour le marié, le colonel de poumeyrac, du 5è régiment de Chasseurs d'Afrique, et M. Marc Delsol, son oncle maternel.

Il est vraisemblablement le Boysson lieutenant au 13e régiment de hussards (état-major), proposé et classé pour le grade de capitaine en 1899. Il est aussi probablement celui nommé capitaine au 10e régiment de Hussard, à Tarbes, en 1902. On l'y retrouve en effet nommé le 23 décembre 1906 et il y remplit successivement les fonctions de capitaine adjoint et de capitaine-commandant.

Promu Chef d'Escadrons le 4 novembre 1914, au 10è Régiment de Dragons.

L'Historique du 10ème Régiment de Dragons, 1914-1918, Montauban, 1920, indique :

A la date du 11 Janvier 1918, le 2ème Groupe (issu de la dislocation du 10e régiment de Dragons) est constitué sous les ordres du Commandant De BOYSSON. Le Groupe est attaché à la 1ère Division de Cavalerie à Pied, de nouvelle formation, et composé des trois régiments de Cuirassiers du Général BRÉCARD, le 4ème, le 9ème et le 11ème.
Instruction jusqu'au 27 Février, puis transport à ÉVREUX ; le 2 Mars le Commandant De BOYSSON quitte le Groupe

Jehan fut affecté au 15è régiment de chasseurs. On trouve dans l'Historique sommaire du 15ème Régiment de Chasseurs, Guerre de 1914 à 1919, Paris, 1920, le récit suivant :

Le 28 mars 1918, le général commandant la 5e Division de Cavalerie donne l'ordre de constituer un bataillon à 3 compagnies, chaque régiment fournissant une demi-compagnie. Ce bataillon est placé sous les ordres du commandant de Boysson, du 15e chasseurs, et se constitue à Royaucourt. Il se forme face au Monchel pour coopérer à l'attaque de ce village : à sa gauche, un bataillon du 350e R. I. attaque le Monchel par l’ouest ; à sa droite, le 18e R. I. attaque le village par l'est. Le 132e R. I. se porte en même temps à l’attaque de Mesnil-Saint-Georges. C'est au cours de ces attaques que le lieutenant Schwitz-Guébel est blessé, ainsi que plusieurs cavaliers du régiment. Dans la soirée, le Monchel est enlevé par le 350e R. I.
Le 29, dans l'après midi, le bataillon reçoit l’ordre de se porter de Royaucourt, par Perresne, sur Mesnil-Saint-Georges pour appuyer de là une attaque du 132e sur Montdidier ; l’attaque du 132e échoue. Le commandant de Boysson prend alors le commandement du groupement formé par son bataillon, un bataillon du 132e R. I. et des éléments du 106e R. I. ; il installe son P. C. à Mesnil-Saint-Georges.
Dans la matinée du 30, à 7 heures, à la suite d'un intense bombardement, les Allemands attaquent Mesnil-Saint-Georges, mais sans succès ; une nouvelle attaque au cours de l'après-midi échoue également, mais, le 106e ayant dû battre en retraite au sud de Cartigny, le village de Mesnil doit être évacué également. C'est au cours de ce repli que le lieutenant de Fraguier est blessé ; Dans la soirée du 29, un bataillon pied à terre, commandé par le capitaine Herreman, et comprenant une compagnie de chaque brigade, avait été constitué et placé en réserve dans Royaucourt (La demi-compagnie du 15e chasseurs était commandée par le capitaine Legendre).
Dans la matinée du 30, les Français perdent le Monchel et les Allemands arrivent à la lisière de Royaucourt ; la compagnie du capitaine Legendre prend part à ce moment à une contre-attaque avec le groupe d'autos-canons ; les Allemands se replient sur le Monchel, perdant quelques mitrailleuses et des prisonniers qui sont ramenés par le lieutenant Dombey.
Le 31 mars, le bataillon de Boysson est relevé et vient rejoindre les chevaux de main à Camprémy.

 

 

Carte de correspondance militaire de la guerre 1914-1918 écrite par Jehan à Fernand Verdier, cavalier (État-major, 21ème chasseurs), dont le père était alors régisseur de Doyssat :

"Mon cher ami, Mon fils et moi allons bien. Nous nous préparons à la charge de la victoire qui ne saurait tarder. Puis il faut espérer qu'on se retrouvera au pays. Bon courage et espoir J. de Boysson"

Jehan fit brillamment son devoir à la tête de ses cavaliers et mérita les citations suivantes :

"Ordre n°21 du 6è Corps d'Armée, du 10 avril 1918 : Ayant reçu le commandement de troupes chargées de la défense d'un village, a résisté à quatre attaques ennemies très violentes, a tenu jusqu'au moment où, ayant épuisé ses cartouches et le village étant tourné et incendié, il dut faire replier ses troupes, dont le mouvement se fit en ordre et maison par maison".

Transformé en citation à l'Armée par ordre 17375 du 29 avril 1918.

Ordre de la 56è Division d'Infanterie n° 71 du 4 avril 1918 :

"Le général de Metz, commandant la 56è Division d'Infanterie cite à l'ordre de la Division le bataillon de marche de la 4è Division de Cavalerie, sous les ordres du chef d'escadrons de Boysson du 15è Régiment de Chasseurs. Malgré les pertes sévères que le bataillon a subies, du fait de sa résistance acharnée a fait l'admiration de tous les fantassins à côté desquels il a combattu, contre attaqué et arrêté l'avance de l'ennemi du 27 au 31 mars 1918".

Nommé Lieutenant-colonel, le 25 juin 1918, il prit, avec ce grade, le commandement du 20è Régiment de Dragons à Limoges le 1er octobre 1919. Promu Colonel, le 25 décembre 1923, il reste à la tête de ce régiment, qu'il eut ainsi l'honneur de commander pendant près de huit ans.

En 1924, il préside un tribunal militaire. Voici le récit parut le 27 septembre 1924 dans Ouest-Eclair :

"LE JUGEMENT D'UN CONDAMNÉ A MORT EST CASSÉ • Le 22 Juillet, un nommé Jean Lemeunier, matelassier à Argenteuil, soldat au 78e d'infanterie. comparaissait devant le conseil de guerre de la 12e région. présidé par le colonel da Boysson, pour désertion devant l'ennemi. Lemeunier reconnut qu'il avait, en effet, déserté aux environs d'Arras, parce qu'il avait le cafard et qu'il songeait à sa femme et à ses enfants. Il fut condamné à mort à l'unanimité. Or, au cours. des débats, un témoin, M. Parry, ancien caporal au 78e d'infanterie, étant venu déclarer que Lemeunier, avant de déserter, était venu prendre dans son sac divers effets de rechange, le président déclara : - Voilà un fait qui établit la préméditation. Cette interruption motiva un pourvoi en cassation que la Chambre criminelle a longuement examiné cet après-midi. Après avoir mis l'affaire en délibéré, la Cour a cnssé et annulé le jugement du Conseil de guerre, attendu que "doit être cassé le Jugement d'un conseil de guerre condamnant un accusé alors qu'il est établi que le président de ce conseil a au cours d'une déposition d'un témoin, tenu un propos constituant une manifestation d'opinion sur la culpabilité de l'accusé". Lemeunler aura à comparaître devant un autre conseil "

 

1926, au mariage du capitaine André Augère, à Gorceix ( 87)

 

L'âge de la retraite l'atteignit le 17 juillet 1927, il avait 59 ans. Il était commandeur de la Légion d'honneur. Il se retira alors au château de Doyssac, qu'il avait acquis de son oncle Henry de Boysson (81E 14), le 8 février 1907, et fut élu maire de la commune.

Jehan de Boysson, comme ses prédécesseurs, s'intéressa à cette vieille demeure familiale et y apporta divers aménagements intérieurs et extérieurs. Les mois d'hiver, il les passa à Bordeaux. Il se fixa définitivement à Doyssac en 1939.

 

La fin tragique de Jehan et de son épouse

Après le désastre de 1940, Jehan considèrait, comme alors beaucoup de français, que le salut de la Nation proviendra du Maréchal Pétain qui l'avait déjà sauvée en 1914. Il s'inscrit, à la Légion Française des Combattants qui était un organisme d'entraide, purement civil, ayant vocation d'allégeance et d'assistance au Maréchal, chef de l'Etat. .

Trois années passèrent. La guerre avait embrasé la planète. En France, une partie croissante de l'opinion récusait la politique d'armistice. Des groupes armés très divers, opérant dans la clandestinité, engagèrerent des actions contre l'occupant et aussi parfois contre ceux de leurs compatriotes qui soutiennaient le Maréchal. Ils exigaient des mairies des bons de ravitaillement et de faux actes d'état-civil; certains réquitionnent chez l'habitant.

Essentiellement loyaliste, Jehan demeurait totalement dévoué à son ancien chef et refusait les réquisitions illicites. Le 15 janvier 1944, sur la tombe d'un légionnaire abattu pour ses convictions, il avait rendu un vibrant hommage au disparu et stigmatisé solennellement ses meurtriers. Son allocution eu un grand retentissement.

Virent alors des menaces, des mises en demeure de répondre aux réquisitions. Refus. Nouvelles menaces explicites de mort. Les enfants de Jehan s'alarmèrent, lui suggérèrent de quitter Doyssac, demandirent une protection aux autorités. Voici sa réponse au préfet de Périgueux.:

"... A mon insu, mon fils a fait auprès de vous une démarche tendant à obtenir une protection quelconque en ma faveur contre le terrorisme qui sévit dans la région boisée du Sud du Sarladais.

... Je m'en excuse, je n'ai besoin de rien. Je ne quitterai vivant ni ma commune, ni mon foyer, la première par devoir, le second parce que ma femme et moi vivons ici au milieu d'une population qui nous est attachée et que nous considérons comme une lâcheté, l'un et l' autre, à l' heure actuelle, de l' abandonner" .

Jehan et Marguerite célébrèrent leurs noces d'or à Doyssac le 23 janvier 1944.

Le drame eut lieu seulement deux mois après.

Au soir du lundi 27 mars 1944, le téléphone est coupé. Quatre hommes armés et masqués (de tout jeunes gens a-t-on dit) font irruption dans le château. Ils enferment les domestiques, ainsi que le petit fils du Colonel, âgé de 18 ans. Le Colonel est sommé de faire visiter les chambres, puis est reconduit dans son bureau, où une brève discussion éclate. Quelques instants plus tard, le Colonel très pâle et sa femme, qui avait tenu à partager son sort, passent sans mot dire devant leurs serviteurs, encadrés par deux hommes armés. Ils s'enfoncent dans la pénombre de la nuit.

Jehan de Boysson, 75 ans, fut, en compagnie de sa femme, massacré quelques instants après derrière les bâtiments qui limitaient à l'est l'habitation proprement dite de Doyssac. Le lendemain, on trouva leurs corps criblés de balles, le Colonel près d'un arbre, Madame de Boysson non loin de lui, à genoux, tenant encore son chapelet entre ses doigts crispés.

Jehan de Boysson, petit-fils du Colonel se trouvait, au début de 1944, dans un Chantier de Jeunesse à Figeac. Encore mal remis d'une congestion pulmonaire, il avait été peu avant le drame, accueilli à Doyssac en congé de convalescence. Il a livré ici, d'émouvants souvenirs personnels :

" Rien dans le comportement ou les propos de mes grands-parents ne me laissait supposer qu'un danger les menaçait. Cependant, le dernier jour 27 mars, mon grand-père m'a fait une allusion que, sur le moment, je n'avais pu comprendre.

 Vers 17 heures, il m'a demandé de l'accompagner pour distribuer les cartes d'alimentation dans les foyers proches de Doyssac, en me disant :"Demain, il sera peut-être trop tard". Ceci n'était pas dans les habitudes. Les habitants de la commune avaient coutume de venir retirer les cartes au château, ou le dimanche à la sortie de la messe en fin de mois. Au cours de notre tournée, il m'a beaucoup parlé de Jean, ancien prisonnier de guerre, devenu son métayer, en qui il avait une totale confiance.

Au retour, nous retrouvons ma grand'mère dans le bureau où la table avait été mise pour le repas du soir.

Soudain, à 19 h I0, irruption de deux individus révolver au poing, mitraillette en bandouillère, musette remplis de grenades. Ils nous mettent en joue, nous font lever les bras et nous interdisent de bouger. Seul, très calme, mon grand-père s'est levé pour aller s'asseoir à son bureau.

Pendant que l'un des hommes prenait position, arme braquée sur ma grand'mère et sur moi, l'autre qui semblait être le chef du commando s'adressait à mon grand-père:

"Monsieur, veuillez me remettre votre arme

- Jeune homme, répondit-il, veuillez me dire "Mon Colonel"

- Mon Colonel, veuillez me remettre votre arme.

Le sang froid de mon grand-père était tellement extraordinaire que nous ne pouvions nous rendre compte de la situation réelle.

Après nous avoir, ma grand'mère et moi, placés sous la garde de son équipier, le chef du commando a demandé à mon grand-père, de lui faire visiter toutes les pièces de la maison.  Il est revenu environ 10 minutes après, précédé de mon grand père, puis s'est tourné vers moi en m'enjoignant de le suivre.

A ce moment ma grand-mère pressentant sans doute l'issue prochaine, lui a demandé de ne pas me toucher ; promesse lui en fut faite et fut tenue.

Après s'être fait conduire jusqu'à ma chambre, l'homme me prescrivit de ne pas bouger de là et m'enferma à clef. Le ton correct employé par mon geôlier ne me permettait toujours pas d'imaginer ce qui se passerait par la suite.

Je suis resté dans cette pièce à lire jusqu'à ce que, environ vingt minutes après, j'entende un crépitement de mitraillettes.

Une demi-heure après, Georgette, notre femme de chambre, est venue en pleurs me dire que, sous menace de mort, elle avait interdiction de me délivrer.

Le lendemain, le curé de Doyssac est venu m'apprendre la mort de mes grands parents. Leurs corps avaient été découverts, criblés de balles, à une centaine de mètres de la maison, sur la route de Babiot. Mon grand-père gisait étenu sur la droite de la route, ma grand-mère demeurait figée à genoux sur la gauche, la tête à terre serrant une margueirte dans la bouche.

Je sais maintenant que mon grand-père avait prévu sa fin tragique et que ma grand-mère avait tenu à partager son sort. J'ai toujours en mémoire leur calme saisissant à l'approche de leur holocauste.

 

A leurs obsèques, célébrées dans l'église de Doyssac, le curé de la paroisse tint à rendre hommage aux vertus militaires, civiques et familiales que les deux époux avaient toujours manifestées : "Il était de tradition dans la famille Boysson - dit-il à la nombreuse assistance qui l'écoutait - de servir le pays et l'Eglise. Aussi le Colonel s'est-il montré toujours et partout l'homme de devoir tant à la tête de ses troupes qu'à son poste de maire de notre commune. Il a toujours servi en chrétien, en homme courageux, et cela jusqu'au bout. Il fut aidé, il est vrai, et soutenu dans le chemin de la vie par une épouse digne de lui : chrétienne à la piété ardente et éclairée, Madame de Boysson sut, avant tout, faire aimer et servir Dieu par ses enfants et tous ceux qui l'ont approchée".

Ceux qui avaient servi sous ses ordres conserveront de lui un souvenir exceptionnel. Le Bulletin de l'amicale du 20e dragons d'avril 1944 disait de Jehan qu'il avait été"... un chef ayant beaucoup d'allure, commandant avec autorité et décision, sachant, dans les circonstances les plus diverses, dire toujours les mots appropriés, avec une éloquence réelle et sincèrement émouvante... Il avait auprès de lui une femme dévouée qui joignait à la plus parfaite distinction la plus grande bonté."

Jehan repose au cimetière de Doyssac.

 

Etat des services de Jehan de Boysson

Sous-lieutenant

11ème rég. de chasseurs

 

1891-1892

(Détaché en 1892 à Saumur)

Sous-lieutenant

5ème chasseurs d'Afrique

Mustapha (Algérie)

1892-1893

Lieutenant

5ème chasseurs d'Afrique

Mustapha (Algérie)

1893-1906

Capitaine

10ème rég. de hussards

Tarbes

1906-1914

Chef d'escadrons

10ème dragons

 

1914-1918

Chef d'escadrons 15ème rég. de chasseurs   1918

Lt-colonel

20ème dragons

Limoges

1919-1923

Colonel

20ème dragons

Limoges

1923-1927

 

 

 

 

Commandeur de la Légion d' Honneur

 

 

Qui étaient les assassins ?

Hypothèse 1: la piste d'un résistant de Domme

 

Un des gardiens de Doyssac, qui prétendait avoir fait une enquête et obtenu des informations précises (de la fille du meurtrier auquel son père se serait confié sur son lit de mort), nous fit en 2008 le récit suivant. Sa véracité est sans doute discutable, notamment eu égard à la personnalité fantasque de l'interlocuteur, mais elle parait vraisemblable.

De nombreuses lettres provenant du haut du village de Doissat étaient déjà parvenu à l'occupant allemand lorsque la résistance désigna le colonel et prit le parti d'intervenir. Le chef local de la résistance, surnommé "soleil", jugeait pourtant qu'il n'existait pas assez de preuve et exprima ses réticences.

On avait esans doute estimé suffisante la réputation anti communiste de Jehan de Boysson. Ce dernier, en effet, avait présidé un tribunal militaire quelque temps auparavant et condamné un communiste qui avait promis : "j'aurai ta peau".

Conscient du danger, Jehan donna bientôt ses gages aux domestiques.

Le commando meutrier aurait été formé de quatres personnes, certaines espagnoles. Le tireur se serait appelé Groslière.

Après avoir cessé pendant deux mois, les messages adressés aux allemands reprirent.

 

Hypothèse 2: la piste d'un groupe espagnol de Belvès

 

Lors d’un long entretien téléphonique en janvier 2011, René Coustellier, dit « commandant Soleil », responsable de la résistance pour les départements du Lot, de la Dordogne et de la Corrèze (en charge de 1500 hommes) réfute la première hypothèse et m’affirme la version suivante, qu’il prétend tenir tant des assassins eux même avec lesquels il aurait déjeuné dès le lendemain du crime (sans accepter de me donner le nom exact du tireur) que de l’enquête « interne » qu’il a mené par la suite en interrogeant les protagonistes et les témoins de Belvès.

 

Alors qu’il traversait le village de  Belvès, un groupe de quatre MOI espagnols tomba en panne dans le bas du village.

Monsieur et madame de Boysson, passant en ces lieux à cheval, les virent. Monsieur voulu alors téléphoner.

Il entra d’abord chez l’épicier qui, lui mentant, prétendit ne pas avoir  de téléphone. Il entra alors à la mairie à quelques pas de là et téléphona.

La gestapo débarquait un quart d’heure plus tard et tuait trois d’entre eux, blessant le quatrième.

Il fut dit que monsieur de Boysson fut, par son appel, à l’origine de cette fusillade.

Des espagnols appartenant au groupe Carlos, placés sous l’autorité du colonel Thomas Lopez, décidèrent en guise de représailles de l’éliminer.

Ils en informèrent les instances locales de la résistance. Bien que monsieur et madame de Boysson étaient  appréciés et respectés (d’après monsieur Coustellier, « tous le monde disait du bien d’eux »), en dépit du fait que leur fiche mentionnait « non-collaborateurs », alors même que la direction de la résistance n’avait pas donné l’ordre (ce qui était la procédure habituelle), on les laissa faire.

Ils prirent donc avec eux deux jeunes français maquisards, comme témoins (conformément à l’interdiction que la résistance avait faite aux étrangers de tuer clandestinement des français).

Le plan fut exécuté. Les tireurs, au nombre de deux, étaient espagnols.

 

 

 

 

 

  frères et soeurs :  
 

enfants : Simone, Germaine, Bernard, Anne