Histoire du Quercy :

 

Avec la Guerre de Cent ans, une implacable guérilla, des pestes, les ravages des "compagnies" dépeuplèrent en partie le Quercy et le haut Agenais.

Quelques bastides furent relativerment épargnées. Cahors n'est occupé que de 1362 à 1368 par le parti anglais. Mais dans les campagnes, des abords de Figeac jusqu'en Agenais, un processus de désertification s'amorce dès 1370. La situation s'améliore à partir de 1440, avec l'éviction des dernière compagnies anglaises, puis des bandes "d'écorcheurs". Les combats s'arrêtent en 1453, après la reddition de Bordeaux. La paix sera officielle (mais non signée) en 1475.

 

Dans "Les campagnes du Quercy après la Guerre de Cent ans", M. Lartigaut a identifié, dans le seul département du Lot, 78 paroisses qualifiées de "desertae" dont Dégagnac et Rampoux. Mme Auricoste ajoute Cazals ( "Le pays de Cazals en Quercy") qui est "déserta, destructa, désemparata".

 

Pour repeupler leur terres et les remettre en valeur, les seigneurs s'efforcèrent de recruter des colons dans des régions moins éprouvées par les guerre. Ils créèrent à cet effet de nouveaux contrats ou accensements, à caractère forfaitaire et souvent collectif. Les colons étaient solidairement responsables de la culture des sols, comme du versement des redevances au seigneur. Très vite, les laboureurs individualiseront leur Lot.

 

Chaque contrat est longuement et soignement rédigé; la Seigneurie est divisée en un certain nombre de concessions ou pagésies, dont l'exploitation est confiée, moyennant cens ou rente, par baux à durée indéterminée, à une famille ou un groupe de familles. Le cens est fixé à l'origine à un niveau très bas que les seigneurs s'efforceront de relever par la suite. L'acte mentionne le nom et l'origine du migrant. Ces contrats n'eurent au début qu'un médiocre succés. Nul ne se souciait de défricher s'il devait un jour céder la place au petit-fils d'un paysan parti au temps des grandes compagnies. Mais en 1447, un édit de Charles VII autorisa les seigneurs à accenser les terres abandonnées sans avoir à tenir compte du retour éventuel des ayants droits du dernier tenancier. Il suffisait désormais de quatre annonces de quinzaine en quinzaine à la grand-messe pour libérer la terre de tout droit.

La migration s'ébauche vers 1440, culmine entre 1450 et 1470, et s'achève vers 1500. Les colons proviennent en majorité de la régions de Figeac, puis du Rouergue et de l'Auvergne. Quelques Limousins, Basques et Bretons ont également été identifiés.